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Les cœurs ensablés
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by [Reumond ]

2024-06-14  | [This text should be read in francais]    | 



Illustration : Les cœurs ensablés.









Ce matin, après les élections, j’ai encore l’esprit ensablé.

J’ai rêvé de grands bouleversements, le marchand de sable avait-il déversé ses camions aux rivages de mon cœur ?

La plage de Luc ressemblait à des dunes arides dans un désert affectif, avec de grands bancs de sable comme des bancs d’accusés.

Après le débarquement, point de lagune émeraude, pas de vie angélique et de rire d’enfant joyeux, mais jetée là au rang des sortilèges, une mer morte et sèche comme de vieux harengs saurs.

Il y avait dans mon cauchemar des algues pétrifiées comme des fossiles d’un temps heureux.

J’ai rêvé d’un monde sec comme un cœur de pierre, où les libertés étaient en danger, et dans mon désespoir je ne savais plus à quel Petit-Enfer me vouer, à quels Confessionnaux (1) confier mes manques d’amour et vers quels saints ou quelles saintes normandes me tourner.

J’étais là hagard, inquiet, en compagnie d’autres âmes errantes sur une digue dévastée, et je ne pouvais que pleurer…

Au fond de la pendule de la digue comme au fond de la boîte de Pandore, il n’y avait que du sable et un fond d’espérance pétrifiée.
C’était le Petit-Enfer dans le plus grand des désastres.

Alors, à mon réveil, j’ai ri de ma mésaventure onirique, et après avoir pris un café bien fort, je suis descendu de bon matin sur la plage en prenant la rue de la Mer comme on prend une affaire en main pour m’arracher aux images d’un concevable désastre.

Et prenant mon courage à deux mains, comme on prend son parapluie par temps orageux, j’ai pris mes pinceaux sous ma responsabilité ; et pour prendre la vie du bon côté du temps, j’ai installé mon chevalet dans le sable encore humide de la veille ; et sur une plage qui sentait bon le varech, j’ai pris mes meilleurs tubes de couleurs heureuses, afin de « prendre des mesures » aux dimensions de ma toile et de mes possibilités.

Même si l’horizon était bien bleu, à l’image de mon cœur, ma palette n’était pas nette.

Le vent soufflait fort sur mon châssis et courbait les poils de mes pinceaux dans le sens de la jetée, à tribord de mon chevalet, comme pour exorciser mes peurs et mes visions cauchemardesques…

Et puis, mon calme en partie retrouvé, j’ai commencé par dépeindre et peindre mes préoccupations et mes dantesques visions; avec leurs constructions dévastées comme des récifs à fleur de chair ou des écueils à fleur de peau ; et à fleur de sable, des cœurs ensablés comme un flot de tendresse minéralisée par les manques d’amour, de bienveillance, par nos jugements et nos condamnations, comme si la misanthropie mondialisée s’élevait au-dessus du niveau de l’amère.

(1) Falaise des Confessionnaux, de Luc-sur-Mer.

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