J’envie la raideur de ton corps
contraire à mon sort
Ma vie pointe aux aurores du monde
la membrane sale
L’instigatrice de mes multiples myriades
à nettoyer le désordre qui inonde
Celui qui fait de nous des créatures
pleines de ratures

Le temps efface quelques pistes,
quelques traces solistes
J’oublie mon sens d’équilibre meurtri
pour un instant avec toi,
l’adversaire plonge et se noie
Au creux de tes bras, consacrée à l’infini,
j’efface, je rince, je délave,
j’émoustille le suave

Tu souris à cette lucide invite,
imbibé de mon insolite
Tu ouvres à moi cette conviction,
cette voie naturelle
qui considère toutes mes « elles »
Imbue dans l’ardeur de mes intentions,
je deviens à mon tour cette force
sur laquelle l’amour nous porte


Copyright ©2010 Johanne Farmer