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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-10-17 | [This text should be read in francais] | Il y a, je sais des mensonges et des secrets dans le ventre des larmes. Ce silence qui bouscule toute la dérive des draps, des rêves et des matins. Maudits jours d’espoir et de verve à construire l’attitude des heures qui veulent mourir le temps. Il y a, je sais des images au délire des mots qui s’achèvent en cris … ____________________________________ Il y a, dans la solitude de nos distances, je sais, une âme commune. L’esprit de nos sangs à la syllabe muette des cœurs. Je sais les jeux et les défiances, les saisons oubliées des rêves partagés. Les appartements violés en vide greniers ! Les photos volées aux enchères de misère ! Les pardons et les fêtes où pleurent le monde Et ses invités. ____________________________________ Il va pleuvoir sur les ruines des pyramides et des républiques - Tout est au cœur du soir - Les douleurs des révolutions refroidies par l’image fixe et chaude des mains qui font le sang … Font les caniveaux bouchers, les murs qui se dessinent et les vierges qui pleurent au spectacle du monde ! Patrick Berta Forgas, « Seuls le miroir et le regard des autres pour se réaliser... » Taguais-tu, un jour de grands traits, sur « les murs qui se dessinent », en « homme inquiet du sens des aiguilles et de l'empreinte qu'il creuse,» car est « Bien cruelle, l'envie de se définir. Tant, que la tentative échoue. » L’archet manchot porte l’Arc, c’est un homme de la terre, « Un homme sur la terre, amoureux des hommes » et tout tendu vers les échos paradoxaux de « Ce silence qui bouscule toute la dérive des draps, des rêves et des matins, » et le bruit insupportable « des mensonges et des secrets dans le ventre des larmes. » Condition d’homme, et « d’archet manchot », oui, je le sais trop bien, moi qui trempe au jour le jour ma plume dans le plasma coloré de journées qui se meurent. L’esse de mon violon me le dit aussi « Il y a, je sais » des jours maudits et de « maudits jours » où « d’espoir et de verve » on se dresse à plusieurs pour « construire l’attitude des heures qui veulent mourir le temps » et, où faute de mots justes, on se refile nos visions et on se fie à « des images au délire des mots », oui, ceux « qui s’achèvent en cris », estropiés dès la base, comme des moignons de mots ! « Il y a, dans la solitude de nos distances, je sais, une âme commune », c’est l’esprit universel qui traverse l’univers comme une écriture, semble nous dire le poète dans l’élan et le zèle des motions qui l’habitent. Car ce manchot-là n’a pas la plume en poche, pour écrire à nu pieds, comme un homme de chair, un humain en marche, que « L’esprit de nos sangs à la syllabe muette des cœurs », et que la vie vaux tout l’or du Monde, tout en sachant bien l’enjeu et tous les « jeux et les défiances, les saisons oubliées », ainsi que les « Rêves partagés » entre tous, et « Les appartements violés en vide greniers ! » pour exorciser les corps prostrés et apaiser l’esprit des maisons. J’ai beau regarder toutes les vieilles « photos volées aux enchères de misère ! » pour reconnaître un visage, une époque, entendre des rires d’enfant dans l’encoignure des portes, rien ne semble me dire où les manchots passent leur paradis, et où ils rangent leurs prothèses après quelques points à la ligne. Aucun autre son ne passe que les « pardons » et le tohu-bohu, celui des « fêtes où pleurent le monde et ses invités» ; l’archet de l’archer met des silences aux nœuds des partitions ! Comme le poète, je suis triste, « Il va pleuvoir sur les ruines des pyramides et des républiques » et rien dans l’atmosphère ne semble vouloir apaiser les fantômes des membres absents. Crépuscule des dieux, à la Richard Wagner, où « Tout est au cœur du soir », et les « douleurs des révolutions refroidies » d’un Arthur Rimbaud, désabusé depuis ses 17 ans ; là où des voyants « par l’image fixe et chaude des mains qui font le sang … » règnent en maîtres au font des « caniveaux bouchers » pour « être absolument moderne.» Facebook ou Berlin, « les murs qui se dessinent et les vierges qui pleurent au spectacle du monde ! » ne résistent pas au temps. L’espace se disloque comme les membres s’arrachent au papier. Patrick n’est pas dupe ! Si les maux l’accablent de pied en cap, l’avenir de l’homme passe par les mots comme celui de L'humanité passe par l’arrivée graduelle de l’Humain, et par l’éveil progressif de la conscience au sein de l’univers, c’est pourquoi l’Humanité et l’Universel sont tellement liés aux mots qu’il nous est difficile de distinguer qui est l’un de qui est l’Autre ! C’est pourquoi la poésie ouvre des portes, fait tourner les tables, donne des idées et des métaphores en des images si crues et si belles. Merci Patrick, pour ce poème qui est double « présence », non seulement il nous habille, mais nous habite précisément, de sorte qu’on aurait aimé dire ces maux-là et partager en nos carquois ce lot éternel de poésie. Roland REUMOND |
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