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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2024-06-06 | [This text should be read in francais] | Alors que le souffle des vents vient couvrir les plaies de fragments de coquillages nacrés, et apaiser les vieilles fièvres de l’histoire, le monde se souvient de ce jour où comme une seule chair de sable, la plage entière semblait déchirée sur tout l'horizon comme entre les Cieux et la Terre. En ces jours qui ressemblaient aux bouts des nuits les plus obscures et les plus inhumaines, ce n’était pas du sang qui coulait sur les galets, ce n’était que du non-sens, telle une rivière qui s’épandait comme un dernier sanglot de violon brisé par la démesure. Aujourd’hui, lorsque le souffle des vents vient couvrir les vieilles plaies de coquillages nacrés, et apaiser les vieilles fièvres de l’histoire, le monde se souvient quand même de ce jour que l’on dit « le plus long ». Au présent du passé, alors qu’à contretemps les vagues s’écrasent contre les corps défaits, les Confessionnaux eux-mêmes s’en confessent, c’était à contre-jour la nuit la plus rouge et la plus abominable. Au cœur des batailles comme aux nœuds des combats, que de paix brisées comme des os secs et des cœurs fragiles ; que d’armistices sans cesse recommencées ; que de vainqueurs vaincus et de prisonniers heureux ; que de rêves interrompus au pied de tristes croix blanches ; et là même, que d’amours blessés au-delà de tous les océans. Alors que pour toujours dorment des soldats figés comme des soldats de plomb, en ce jour que l’on dit « le plus long », le marchand de sable n’a pas fermé un seul œil de la nuit ; depuis, de long en larmes pleurent les falaises sur toutes les violences qui se disent aux bruits des armes. D’Est en Ouest comme du Nord au Sud, la planète s’ébranle ; pas de paix sur nos plages, pas de page sans guerre dans nos livres sains et saints ; pas de paix dans nos champs, pas de chant sur nos lèvres … Rien qu’une grande plaie béante, profonde comme un trou de bombe ou de balles mortelles, comme pour « Le dormeur du val » ; telle une entaille à tout jamais ouverte dans nos mémoires ; comme une éventration dans l’histoire des hommes. Percevez-vous cette plainte qui monte encore, quand la Manche daigne opérer ses minutes de silence ? C’est l’écho des os brisés, celui d’un épanchement aux rivages des envasements fratricides ; c’est le brutal son des canons qui grondent encore comme des appeaux d’apocalypse, des haines qui se crient avec brutalité comme des trompettes de la mort et courent violemment à leur perte comme des chevaux de feux. Que de blessures sur la laisse grouillante et que de formes tordues comme des crabes d’acier. Que d’algues caillées quand la Côte de nacre s’épanche comme une mer de larmes ; là même, où les dunes sont scellées de sang comme des tombeaux. « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone… » Paul se retourne dans sa tombe des Batignoles , c’est l’Enfer avant l’éternelle incertitude, c’est une chanson d’automne avant l’été et le Petit-Enfer avant la libre guigui. C’est un naufrage des idéologies sans cesse répété, le naufrage des bonnes résolutions sans cesse écrasées, des amours déchirés comme aux rivages des grands rêves fraternels…
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