agonia
english

v3
 

Agonia.Net | Policy | Mission Contact | Participate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communities Contest Essay Multimedia Personals Poetry Press Prose _QUOTE Screenplay Special

Poezii Românesti - Romanian Poetry

poezii


 


Texts by the same author


Translations of this text
0

 Members comments


print e-mail
Views: 3349 .



éviter le portrait
personals [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
by [nicam ]

2009-09-30  | [This text should be read in francais]    | 



Tes silences ont toujours eu l’air d’un journal ni intime, ni trop sincèrement écrit. Je voudrais bien que tu excuses cette introduction maladroite, mais je n’ose point rester coite. Toucher ton visage c’est comme caresser les meubles d’une chambre où l’on est obligé de vivre sans trop exister. Ce sentiment de la perte continue, son expression timide, ces adjectifs qui refusent de capituler. Combien de rêves ont laissé leurs acariens dans ce lit, dans la chaleur de ta bouche ? Je ne dispose pas du courage de les voler. Se souvenir signifie quelque chose d’autre, quelque chose de muet.

Substitué à ton regard, le paysage d’un tapis qui n’accepte aucun pied en mouvement. En regardant la mort se fixer dans sa profondeur, je deviens l’assassin qui, lorsqu’il n’a jamais rien tué, ne quittera jamais le lieu de son crime.

Malgré cette limitation, te recomposer signifie assumer d’autres incertitudes. Par exemple, la manière dont tu construis les sons, en les arrachant aux bruits intérieurs, me trouble inlassablement. On dirait la musique d’une hésitation, on dirait une porte en papier mi-ouverte.

Des fois je m’arrête là. Tout essai de te livrer à toi-même déguisé en description te réduit à des impressions auxquelles je n’ai pas droit. Car la certitude de tes contours ne dépend pas de ma capacité de les toucher. On ne comprend rien avec les mains à l’abri des mots. Les unes comme les autres sont des couteaux sans chair à trancher. La chair reste au-delà de tout dialogue, à genoux. Elle s’efforce d'oublier les prières.

Je te conjure donc de ne pas m’écouter. Sois préoccupé des tableaux à mettre sur les murs, des esquisses à cacher sous la poitrine. Tu ne dois jamais les signer avec le même nom. Ni faire excès de pouvoir lorsque le sang résiste à tes tentatives de l’apprivoiser. L’intimité avec toi-même ne te permettra jamais de réussir. Je l’ai compris dès la première fois que j’ai choisi de ne pas me taire devant tes plaies.

Du reste, il y a les nuits. Elles auraient pu combler les trous qui nous unissent mieux que le courage résiduel de mes mots.

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii Home of Literature, Poetry and Culture. Write and enjoy articles, essays, prose, classic poetry and contests. poezii
poezii
poezii  Search  Agonia.Net  

Reproduction of any materials without our permission is strictly prohibited.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Privacy and publication policy

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!