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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-09-07 | [This text should be read in francais] | Pas un chat La ville est propre Les maisons ont été transportées Avec grande peine à la campagne Et la campagne à grand peigne Coiffée jusqu’en enfer Pas un chat La ville est propre Chacun a déporté quelqu’un à grands coups de critiques Il ne reste que moi Dans un grand terrain vague Pas une voiture La ville est propre ! On les a démontées Pour les remettre en boîtes En boîte de nuit Tous feux éteints Il ne reste que moi Mon vélo à la main La ville est propre On a tout démonté Le purgatoire est plein De ces caisses faites main La ville est propre Pas un cri Pas un coup … Rien qu’un épais silence Comme une couette en hiver La ville est propre Pas un bus en chemin Bondé de gens Tirant la tête Tirant le bus Tirant le temps La ville est propre On a tout démonté Même les églises Avec leur haut clocher Le paradis parait-il Est plein de ces vestiges Où l’on a tant prié Les Saints du jour et la Vierge Marie Pour que l’homme s’assagisse Et que s’ouvre son cœur Pour qu’il s’ouvre au bonheur La ville est propre Ce n’est plus qu’une place Où j’écris en silence : « Sur la table rase Je tire un trait invisible » Les villes-dortoirs Les mégapoles céphalopodes Les villes tentaculaires sont viles Et les cités vidées … La ville est propre Comme un enfant au bain On a tout nettoyé tant l’amour était rare L’égoïsme lui-même ne tient plus À sa place On l’a changé de place ! Et les places de sens et les sens de lieux Et même les lieux de mot … La ville est propre Pas un chat pas un chien Plus un seul méchant loup Rien que rien Du rien à perte de vue Sur les seuils des riens À côté des riens Le grand vide en question Et des questions de grands vides Pas un chat pas un chien Que du vide à penser Du soir au matin Plus de lune de soleil Dans un ciel détoilé Pas une publicité Qui vous frappe les yeux et vous dit à l’oreille Comment penser à la page du temps Comment vous habiller de peur et de tourments Pour éviter la grippe et agripper la vie Pas un seul pasteurisé Pasteurisant du soir au matin Pour vous dire comment vivre En grands maîtres de morale Comment vous comporter Comment vous purifier Tout propre comme un sou neuf Plus de soir plus de matin L’après-midi est longue Quand midi s’est vidé De sa consistance Et même de son essence Pas un homme en ces lieux où l’homme défie l’homme Pas un chat pas un chien pas un homme Bonshommes de neige fondue Désespérant de tout C’est le vide en personne Qui vous regarde en creux Plus de métro-boulot-dodo Le repos immortel en guise d’oreiller Pas un chat pas un chien pas un rien Pas un pas, Rien Ça se conçoit quand on sait que tout est vide ! Ça se conçoit Quand on sait qu’un néant C’est quand même quelque chose ! Et qu’un vide de tout c’est encore Un trop-plein Et ne restait que moi la tête vide Mais « je » ne compte pas « Je » est de trop « je » est un autre Je compte pour du beurre Je compte sur mes doigts Mais rentrant les mains vides « je » n’avais plus de je Et n’avais plus de doigts Je me comptais pour rien Mais il n’y avait plus rien Plus de centre ville Plus de grandes artères Où le sang des voitures Coulait en claironnant La ville est propre Plus de guerre à l’horizon Rien que moi Les yeux cavés de vide À donner le vertige Pas une ligne Pas un mot Rien que le souffle vital Qui anime l’Univers Je suis le mot vide V.I.D.E. Suis Mot Dégagé … de tout Nada ! En rien le Réel s’étend à l’infini Et l’éternité se fait silence Là où l’on regarde et où l’on voit Où l’on écoute et où l’on entend L’espace d’un rêve D’où jaillit le néant L’écho d’un silence Qui dit la nuit Plus d’extérieur aux choses Plus de forme Plus de pauvreté De souffrance Rien que celles de Dieu Jusqu’au fond de lui-même Aux confins de la vérité tout entière Lumière dans la nuit Nuit dans la lumière Entre l’éternité et l’infini La ville est propre « Ça » se conçoit ! Plus de faim dans le Monde Rien que la fin d’un monde Plus de fin au monde Rien que la faim des mondes La ville est propre Plus de capitale Mais une cathédrale de cristal Vide limpide comme l’éther La ville est vide Vide De l’extérieur vers l’intérieur Comme un chemin d’intériorité et de contemplation. |
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