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L'amour conjugal ne peut pas suffir comme sens à la vie
poezie [ ]

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de [Lalande ]

2012-09-26  | [Acest text ar trebui citit în francais]    | 



Un mois de mai si clair, vivant,
Et mon cœur fragile à vos yeux
Vos yeux clairs, charmants, avivant
De mes amours mortes le feu,
Mon cœur, fragile oiseau perdu,
Craint le soleil qui vient de vous.
Sous un tas d’ossements qui puent,
Il faut, pour que la fleur s’avoue,
Bien plus que votre jolie moue.
Il faut le nouvel oasis!
Il faut la fleur rouge qui joue,
Celle qui pour longtemps insiste!
Et fissure l’amer regret,
Comme une bombe amoureuse
Qui pour toujours exploserai
En pétales, amour, en berceuse!
Joie! un mois de mai, clair, vivant...
Je vois vos yeux, vos rouges lèvres,
Vos yeux, en lueur pétillante,
Et j’approche des vôtres mes lèvres:
Me voilà lancé en tourmente

***

Éclat de phosphore lunaire qui descend,
Glauque, au travers de la noirceur des nuages ;
Foyer de lumière dans le ciel incandescent ;
Du soleil d’amour disparu triste mirage ;
Embrase la braise de ma vie inutile,
Morne, morne souvenir tremblant : je me meurs
À voir la lune mourir aux lointains stériles,
À voir au loin s’éloignant mon pauvre cœur,
Comme un navire sans mâts ni gouvernail, perdu,
Appareillant vers un naufrage aux noirs récifs !
Ô oui, pour vous, je me suis si bien convaincu
Que je vous vouerais pour toujours un amour vif,
Que j’avais fait de votre vie ma religion,
Et les offrandes heureuses étaient mes baisers,
Et les mots exaltés de vous les libations,
Mais, bientôt, tout ne fût que litanie, baisers
Faux, comme une mauvaise pièce de théâtre.
Maintenant, ma nouvelle déesse est le vin,
C’est ma déesse infidèle, ma Cléopâtre,
Qui ce soir sur la plage me prend par la main,
Alors que je regarde la lune mourir,
Et mes espoirs, comme la marée, refluer,
Laissant sur le rivage les poissons pourrir,
Ah ! Je n’ai plus la force de continuer…

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