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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-05-27 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt Le front proche, les mains unies Nous regardons se déployer En sarabandes infinies Les folles flammes du foyer. Leurs furtives métempsycoses Font naître à nos yeux fascinés, De fauves, de fébriles roses Et de grands lis désordonnés. Une corbeille d’anémones Aux pétales courbes et bleus, De vagues spectres de couronnes D’or flou, mobile et nébuleux. Ce sont des gerbes d’étincelles Et de calices vermillon Où les flammes battent des ailes Comme un essaim de papillons. Dans la spirale des fumées Se poursuivent en bonds mutins Les salamandres, les almées Les chimères et les lutins. Jusqu’à l’heure où la cendre pâle Rose et grise sur les tisons Pose en silence sa sandale, Éteint rêves et floraisons… Quand nos âmes déjà lointaines Près du foyer où meurt le feu Se cherchent encore, incertaines, Dans un dernier baiser d’adieu… (Jeanne Neis-Nabert, « Carnets d’une morte » in Silences brisés, 1908, p. 120-121)
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