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■ I know what you're thinking, father
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2020-02-23 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt
Je suis l’amoureux de la lune…
Mon cœur qu’un vain rêve importune Est fleur qui ne s’épanouit Que sous la lune et dans la nuit… Il n’est de rêve qu’âme une… Mes heures conscientes sont Passées dans mon propre horizon… Courbé de mon lointain, je rêve Ma propre absence, et je m’enlève À mon corps, murs de ma prison… L’heure est telle que ma faiblesse. Il faut se souvenir sans cesse Pour prouver à son sentiment De son interne et vrai néant Qu’il n’est d’ombre que sans caresse… Pourquoi d’ailleurs, mettre un savoir Que l’on est conscient au soir De notre molle doléance ? Il n’est de jour que notre absence De tout sens de pouvoir pouvoir. (Fernando Pessoa, « Les poèmes français » in Œuvres poétiques, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade no 482), 2001, pp. 1615-1616)
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