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De rouges flocons vivants de neige infernale
Unissent dans le poison l’air impur
Et des fleurs rouges dépérissantes et dépouillées
Qui sourdent de la nuit amputées de racines Et là

Comme le lien est lui-même un carcan serré
Autour des veines palpitant dans le regard
L’excédent qui parvient à survivre
Ne gravite pas dans la proximité de l’être

Pourtant l’auréole du philtre ou le poème
Chante autour des rites du vice révéré
Ainsi que les pavots d’excessive mémoire peuvent
Tisser des cercles arachnéens de triple jouissance

Non loin se dressait le phallique lui-même
À mi-chemin entre pensée et sentiment
D’épaisses langues de brouillard entourent son vide
Offrant un sang conscient aux lèvres tuméfiées

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Elle, la communion tant méprisée, doit
Au vice l’avilissement des choses saintes
Et la métamorphose d’agonies en eucharisties
Quand l’aile du plaisir nous crucifie de douceur

Car sa bouche rouge, sombre, empourprée
Ouvre un espace dans les rites perdus
Brisant les rites de notre cœur battant
Et le tourne, infernale, vers l’infini des sens

Jusqu’à ce que jeté sur le spasme à l’acmé
Comme un manteau sur la conscience
Le voile se déchire dans le temple ruiné
Et que quittant l’Espace, les langues-fleurs regagnent la bouche

(Fernando Pessoa, Poèmes anglais)