Territoires


Ceux qui parlent au plus vaste et font se joindre ce qui fut disjoint dans l’espace brisé. L’apparence d’une démesure arpentée par le vide et l’approximation, les cliquetis des chaînes, le sextant pour naviguer sur les terres instables, le mimétisme du sable et des cendres ; cette pluie qui se lève d’une éphémère cristallisation d’oiseaux, puis retombe multitude scindée, se dispersant dans les remous des lames obsidiennes.

C’est le temps du silence autour de la parole : voilà comment si haute fut la nuit, à son apogée et la lumière si profonde, jusqu’à ne plus entrevoir sa parcelle déchue dans le puits sonore des lieds funéraires annonçant sa fin, celle de l’obscur, en la couvrant d’obscurité.

J’écoute ce silence, je le cerne de mots atrophiés et terribles, de lueurs très vives pour ne pas oublier l’art du feu, celui de la lutte et de la conspiration contre le vent et ses ruses mobiles afin de préserver à la flamme l’espace de notre respiration.