Assis là haut sur le toit, regardant la lune
Je ne peux m’empêcher de sentir en mon âme
Un sentiment profond, si violent et si calme
Un torrent de coton, une tempête sur les dunes.

Je me sens si grand et, tout à la fois petit
Mes yeux perdent leur repères, et s’enfoncent dans la nuit
Englobant à la fois et le rien et le tout
Et je me surprend à n’être plus rien du tout

Alors des mots s’approchent doucement dans mon cou
Et glissent dans mes cheveux leurs longs doigts si doux
Jouant, tout comme un chaton, à les faire voler
Le vent s’empare alors de mon esprit comblé

Là-haut sur les nuages il m’emmène avec lui
Plus léger qu’une plume, et je me laisse porter
Vers des contrées plus belles que je ne pouvais rêver
Oubliant derrière moi et la peur et l’ennui

Croisant Dame la pluie, troublante, je lui souris
Les pans de son manteau viennent caresser ma joue
Mais s’esquivant sans cesse, revenant tout à coup
Ce jeu la rend heureuse, elle porte en elle la vie

Je m’arrête un instant et je la contemple
Capturant ses rayons, elle courtise le soleil
De leur union, si belle, jaillit un arc-en-ciel
Si délicat, fragile n’annonce-t-il pas la paix ?

Aux racines d’un arbre, fatigué, je m’arrête
Il étire pour moi ses rameaux ombragés
Le grand chêne se dresse, majestueux et sculpté
Trésor de la nature, esprit sage et alerte

Abritant en ses branches mille et une familles
Bienveillant protecteur d’une vie qui fourmille
A travers les feuilles, un oiseaux sifflotant
Termine le paysage d’une promenade s’achevant.