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De la traversée du signe à la traversée du sens.
prose [ ]
C’est une quête du sens ultime, qui va de l’intime à l’extrême des marges, des mots et des lignes, de l'extériorité vers l'intériorité profonde.

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by [Reumond ]

2010-10-22  | [This text should be read in francais]    | 






Que ce soit la photo, l'écriture, le dessin, la peinture, la danse, la musique ou la chanson, dans le "Concept Art", qu'importe l'outil utilisé ! Qu’importe la ou les disciplines au service du « Concept » !

L'essentiel de la scénographie ou de la calligraphie ne réside-t-il pas dans la traversée du signe autant que dans celle du sens ?

C’est une quête du sens ultime, qui va de l’intime à l’extrême des marges, des mots et des lignes, de l'extériorité vers l'intériorité profonde.

Le Concept Art pourrait être défini comme un pèlerinage au cœur même du verbe.

Dans le "Concept art" l'outil reste un outil au service d’un ou de plusieurs « Concepts », ici, c’est celui du « trait" qui prime, imprime, comme "sceau", empreinte sigillaire d'une présence qui est celle d’une humanité en marche, d'un homme qui devient, mais, selon la conception même de l’artiste, le concept pourrait être tout autre, par exemple ceux de "la liberté", de la responsabilité ou de l'Amour.

Quelle que soit l'art, la langue,l'espace et le temps, ce trait de caractère traverse toute la nature et toutes les cultures.

Entre la peinture, la sculpture et le dessin, réalisés à coups de traits, de grattes, de griffes, de becs et d’ongle, de corne ou de stylet, c’est toujours le même « sceau », tag corporel, tatouage, d’âge en âge, qui dit l’homme et la traversée du sens.

la traversée de la langue et du langage.

Entre la traversée du signe et celle de la langue, il existe un fil conducteur, un lien profond de parenté, comme un microsillon, si ce n’est point un lien de sang et de sens.

Le mot PIERCING vient de l'anglais « to pierce », qui signifie « percer », mais le terme exact en anglais semble plutôt être « body piercing » c’est-à-dire le perçage du corps.
Bras de fer entre la chair et la culture.

Corps humain, corps divin (dit mystique) traversé d’auréole et de sphères célestes, corps écologique, politique, militaire ou académique …, tout ces corps nus et crus, semblent traversés par quelque chose de commun, personnel autant que collectif, d’humain et d’Universel en même temps, comme une pensée.

Comme la scarification l’est à « la trace », le piercing est symbolique de « la pénétration », entre allégorie dynamique du corps, métaphore plastique, signe de reconnaissance et d’appartenance …, la perforation aspire à tracer l’ocre et à pénétrer l’os des choses.

Cette pratique qui consiste à percer une partie du corps pour y mettre quelque chose « d’autre », est comme le prolongement évolutif qui vise à une nouvelle modification corporelle, ou au rappel d’une vieille métamorphose, souvenir d’une antique mue que le bijou rappelle à la mémoire.

Il y a là en plus d’une réelle « volonté esthétique » et d’une sorte de marcation ou démarcation socioculturelle quasi religieuse, le désir, tout aussi vrai d’améliorer quelque chose de l’apparence, une volonté de (se) distinguer de l'ensemble des trumains pour s’associer par le signe de la chair et du sang un groupe donné, dont le particularisme nous rejoint.

Tout semble tranquille, coi, quiet, sûr et certain..., pourtant l'épée de Dame aux tresses est là, sans dessus, sens dessous, tout tient à un crin, car tout est transitoire !

Transcriptions en suspens, transmutations, passages, folles traversées, transactions culturelles et translations naturelles, tout change, tout respire la vie.

Transvaluation, transmutation ou transsubstantiation, la mort a beau imiter le cri des oiseaux pour les attirer au piège, la vie est plus bruyante encore ! Encre or, que les Tags et les touages à même l’appeau.

Un bruissement d'ailes, entre les mains, c’est le son tracé des plumes encrées, un son faible, confus, mais régulier comme le froufrou du pinceau qui dit la trace continue, frémissement des chairs de poule, murmure des pores qui se remplissent de couleurs.

A, B, travers C, D, E,

Fleur d'anatomie au fil des crayons, tout semble traversé par le même souffle. Recueillement, avant de cueillir la fleur pleine de celle qui était hier encore une ligne mouvante au lit des naissances.

Sèves et encres pareilles, c’est le même combat !

S'Ève, encore toute collante des ébats de la veille ; pourquoi vivre en paix quand le dénouement lui-même unifie l’espace, le simple temps d’un songe et les plis sont tirés.

Le labeur taille la chair, la vie passe comme un seul trait d’encre ; traire les mamelles de la nuit n’a jamais convaincu les horloges de s’arrêter l’instant d’une saignée.

Page blanche de la vie à l’horizon des marges, naissance et mort, haut et bas, modulant nos dépressions et nos états limites, tout est traits, extraits, fragments d’êtres ou fragmentation de l’être, qui peut l’affirmer sur le bout de son pinceau ou de sa gouge ?

Et de ses lignes gauches ou droites, courbes ou le plus souvent brisées, parallèlement à nos plaies délicates, c’est toujours le même flux et le même reflux de mots qui glissent sur la plage de sable fin et de cendres rugueuses.

C'est dans ce décor dépouillé à l'extrême que se situe l'action du trait, celle du film de notre vie d’artiste, une action qui est opération du verbe , et douze mille verbes en français pour poétiser à grandes rimes, à quoi « ça » rimes ?

Quel est le sens profond de cette traversée ?

Un simple trait à la craie blanche, au Bic noir, au fusain ou à la sanguine, un cliché et quelques photos, et le rideau se lève comme l’encre bleue se retire pour laisser apparaître les mots : aimer, mer…, et l’adjectif amer, l’adverbe continûment, alors que flottent entre deux eaux des petits bateaux de crayons bien taillés, et des sceaux à sable abandonnés par quelques poètes distraits, et des pinceaux en poils de loup protégé.

Continûment, adverbe, de continu, car la vie, acre et belle, s’épand d’acre en nage dans tout l’Univers, et s’éprend d’âge en âge à traverser le temps, d'une manière continue, sans interruption aucune ; c’est le site même de l’action !

Par mer et par terre figurent les traces d’un voyage aux environs d’un village abandonné, avec ses gens oubliés, ses mots prononcés en vain ou à raison ; seul l’air porte encore l’empreinte du pas pesant de son lot de bénédictions.

Il y a les passages et les paysages, avec leurs chapitres, à la ligne des rues, l’avenue principale en forme de T comme des Tu, et, de chaque côté, des mots-maisons, des mots-jardin, les mot-sentiers pour passer de l’un à l’autre, c’est la traversée de la locution toujours locale, au corps langagier qui se dit ou s’écrit aux commissures des chairs et des zones cultuelles ou culturelles.

Les acteurs s’y déplacent avec ponctuations, dans un décor fictif en papier mâché, le bruitage permet d’entendre le pas des petits mots et le cri des grandes explications, des exclamations accompagnant les circonflexes dans leur pèlerinage atypique.

Interrogation, suspension, point … La calligraphie y trace l’écriture et les gestes de fermeture ou d'ouverture des portes, aussi, selon le caractère des lettres et la chorégraphie adaptée.

Quant à la scénographie, elle est toujours ajustée aux corps, au sens des idéogrammes, aux pourtours de cette humanité qui se cherche un Grand Trait, un Super maître à traiter les problèmes, à résoudre les quadratures, à délier les nœuds, à sauver ce qui reste à sauver, à miracler les miraclettes, à punir les méchants, récompenser les humbles et pourrir de bien les bons.

Ce grand côté théâtral, presque cinématographique de l’écrit, enchante la plume, qui par encres interposées et différents angles de vues, par plans successifs et contre-plans, décrit des faits, des visages défaits et les situations inextricables en des impasses spacieusement intemporelles.

En plongée, chacun étant vu dans ce qui est son propre chemin, sa nudité, ses défauts, sa propre maison, ses relations intimes et ultimes. Parfois, le lecteur ou le spectateur, surpris par les jeux de maux se pince pour voir s’il rêve encore, ou s’il trêve en des lieux de sentence ou en des jeux dangereux.

Jeu des métaphores bleutées et de récits divisés en chapitres moites avec une voix off, qui imite celle de Dieu, ce qui donne aux poèmes des aspects de contes à écrire debout, ou à sortir couchés, entre quatre planches de bandes dessinées ; trait pour trait, en dehors des sentiments qui manquent de mots, rien ne manque aux mots !

De temps en tant, le cœur des muses enchante et de tout temps celui des anges nous use ! Heureusement, ce n'est pas toujours les maux qui triomphent, comme dans certains films tragiques !

Ici ce sont les mots qui sont tous d’excellents acteurs dans un jardin de locutions fragiles.
Nous sommes faits de traits et faits comme des traits ! Fragmenté de fragments de traits, délimités de part en part par l’écriture elle-même et par la faiblesse des mots.

Là, sur scène, en jeu, pour jouer collectivement, jeux de rôles pas toujours drôles, une somme de « je », tous uniques, tout aimables, dont vous et moi, des femmes et des hommes traceurs de mots, des graveurs de traits ou des dessinateurs de rêves, des sculpteurs de bonne volonté …, des artistes du langage, tout marqués à vif depuis l’imprime enfance par le sceau des graphes, trépanés par glyphes et tout donnés aux graphies, des Saints et des Martyrs !

Des poètes, comme vous et moi, toujours tirés à quatre épingles au bistouri, entre nature et culture quand ça va bien, s’inspirant des uns, expirant les autres, faisant d’une raie de naissance un trait d’union entre nous tous, pour fonder ensemble sur les règles de la Grand-Mère orthographique, garante de l’orthodoxie, une utopie nouvelle de leurs lignes brisées autour d’un même objet désirant, délirant ou déviant, entre l'antre de la Littré Rature aux lits très matures et l'entre de la lie très rature de tous ces écrits vains.

Larves bavardes, hachures d’homme, bavures d’encres …, quand cela ne va plus, nous sommes faits comme des rats de ville se nourrissant de papiers crus, et comme des rats de champs coincés entre marges et lignes; oui, quand cela tourne mal à l’encoignure des mots, aux croisements des phrases, dans l’abîme des marges… , nous sommes déchirés et l’existence vire en ses ratures les plus mortelles.

Qui dit l’enjeu dit le chemin du je, et d’émois en tu, entre ceux qui tirent à la ligne, font le trait et ceux qui lisent le trait aux sillons des pages ; la vie mène la vie, elle joue le jeu, car la vie entière est « un jeu de maux » !

Si le travail d’écriture rime si bien avec cheval, c’est que la métaphore est probablement l’un des chevaux de Troie de la poésie ! Et sachez-le, nulle crinière de poètes ne protège contre ces étalons là !

Qui a domestiqué le Bic ?

Si, selon Buffon, le cheval est « la plus noble conquête que l’Homme n’ait jamais faite », Si ? Baliverne ! Car la plus noble conquête de l’homme c’est l’humaniture elle-même !

L’homme virtuel, celui qui vient, devient, arrive à grands traits, celui qui trace sa route de mots pleins de sens, parce qu’il a les sens pleins de mots, et parce qu’il est lui-même naissance du langage, par l’essence même des choses, c’est lui la plus belle conquête qui soit !

L’homme, ici trainant, tirant à grands traits, à grands tirants d’encre, est quant à lui, effectivement la plus belle victoire de l’écriture ! Il est, à son trait rompu, son triomphe ! À sa courbe légère, sa destinée ! Aux jeux du langage, son propre clown !

Domestiquant l'homme à coup de mots comme animal des traits de l’âme, des traits d’esprit et des traits de caractère, de transports littéraires aux trainées de la conscience, le verbe nous versifie comme il nous révèle, mais incontestablement il nous verbifie jusqu’au trait fond de l’être ! Indubitablement, nous sommes faits comme des chevaux pour traiter la ligne et ligner le trait, traversant le sens comme tatouage et piercing traversent la peau.

UNE TROUÉE NÉCESSAIRE

Depuis les origines du Monde, la mort joue avec les maux pour se jouer de la vie et s’épandre avec elle de chaos en merveilles; en échange, les poètes jouent avec les mots pour se jouer de la mort, ainsi l’équilibre se fait et s’écrit entre les mors de la vie ; cette l’écriture de sur-vie, cette subsistance des encres, réalise comme une trouée dans la matière et le temps (espace, toile ou papier, tout support est une nécessité de la graphie), parce que cette traversée du sens, cette nette percée de l’existant, est un mal nécessaire pour vider l'œuvre de son sens (exorcisme), ou bien quelque chose d’essentiel pour la remplir de sens (inspiration), mais le résultat est là, toujours le même, béance au cœur du Monde, entre le trop-plein et le néant, une ouverture au cœur du manque.

(...)


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