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L'arbre à écrans
prose [ ]
de nos écrans naturels au casque de réalité dite augmentée

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by [Reumond ]

2023-11-24  | [This text should be read in francais]    | 



L'ARBRE A ECRANS - PREMIERE PARTIE


"L'un des procédés les plus sûrs pour évoquer facilement l'inquiétante étrangeté est de laisser le lecteur douter de ce qu'une certaine personne qu'on lui présente soit un être vivant ou bien un automate." E. Jentsch, au sujet de cette « inquiétante étrangeté » dont parle S. Freud.


La fabrique du crétin digital,
Liker sa servitude,
L’addiction aux écrans,
Les effets et dangers des écrans sur le cerveau des enfants,
Le bal maudit des internautes
Ados et joueurs sous influence …
Les écrans font-ils les mêmes dégâts neurologiques que la cocaïne ?
Les écrans nous rendent-ils plus sourds que la masturbation ? Plus sots ou plus violents ? (…)


Tout est dans la Nature, nos questions et la littérature.

Tous nos écrans naturels et perceptifs, ceux de nos sensations, impressions diverses et autres intuitions ; les écrans de nos idées comme de nos images, ceux de nos croyances et représentations du monde, ainsi que tous nos écrans émotionnels avec leurs multiples cadrans… Tous, sont connectés à nous-mêmes et au monde, mais par « accoutumance », nous avons presque oublié l’existence de toutes ces réalités-là : écrans, antennes et capteurs naturels.

Pourtant, par rapport à nos écrans connectés sur « le grand réseau informatique mondial », les plus fragiles me parait-il, et surtout les plus dangereux me semblent bien être les premiers.

Les écrans ne seraient-ils que des jeux de lumière ou des espaces plus ou moins plats où se joue un réel combat entre les ombres et les éclats de cristaux liquides et de plasmas sanguinolents tout pleins d’idées noires ? Tel un lieu binaire c'est-à-dire duel, tout plein de panneaux avec des capsules, des boutons et des voyants rouges et bleus pour nous rappeler que nous sommes peut-être les prisonniers de nos propres matrices, tout comme se négligent et s’oublient les internés d’Internet ?

World Wide Web

En réalité, l’image de tous ces écrans, ne serait-elle qu’une laide et triste histoire de LED et de ténèbres ? Celle d’un éternel combat entre les Anciens (avant d’être au courant), et les plus Modernes tout saturés des Lumières ?

Comme cette image romancée par Stevenson, d’un perpétuel combat intérieur entre le philanthrope Docteur Henry Jekyll et le Monstrueux Edward Hyde, entre le bien caché (Hide/Hyde) et l’apparent docteur, entre la bête sauvage et l’Ange… Comme une histoire d’hydre qui revient sans cesse à la charge et à la surface...

Comme un éternel retour des écrans; telle une hydre déguisée en impossible et éternel câblage Ethernet ; ou sous les apparences d’un fabuleux système neuronique ou bionique, comme pour nous rappeler que nous ne sommes nous-mêmes, en somme et en pièces détachées, que des êtres hybrides de la bête ancestrale et de l’Homme Pleinement Homme qui reste encore « à-venir ».

L’écran ça craint !

Sommes-nous carrément hypnotisés par nos écrans comme médusés jusqu’à l’âme par quelque méduse numérique ?
Les questions, les émissions, les vidéos et les titres d’articles ou d’ouvrages sur ce sujet dit brûlant, pullulent, surtout en ligne et sur ces mêmes étranges écrans.

Alors que l’étrange et l’étrangeté des écrans et des intelligences dites artificielles font recette point.com et point.net, sommes-nous « tout contre » et « Entièrement pour », ou « absolument contre » ?
Ou encore ni pour, ni contre, en normand pur bœuf ?

Quoi qu’il en soit, en mal d’écran ou à cran d’écran, chacun y va de ses propres écrans. Certains d’ailleurs, en font même leur fonds de commerce bien souvent par écrans interposés, tout comme on se fait soi-même son fond d’écran.

J'en souris, ma propre souris en main, mais ne voyez là nulle intention chez moi de juger l’un ou l’autre, de chasser les marchands du temple, ou de critiquer qui que ce soit, ce n’est pas là « ma mission ».


Étrange, vous avez dit écran ...

De la pierre dressée de la préhistoire au totem protecteur de nos ancêtres, il y a toujours eu quelque chose d’étrange, d’étranger ou de carrément « surnaturel » dans ce qui garde son mystère, dans ce l’on ignore, dans ce que l’on craint, ou dans ce qui nous inquiète sérieusement ; au point que seules « les bêtes apparences » plates, vives, pures, dures, crues et nues semblent nous rassurer.

Pour que jaillisse ce « sentiment d’étrangeté » et qu’émerge en nous un intérêt vif et particulier, ou une certaine hostilité vis-à-vis de la modernité des objets ou de nos connexions au monde (ce que l’on pourrait qualifier de « sentiment d’affection » ou de « sentiment d’incertitude »), il faut nécessairement qu’il y ait chez nous, comme une relation d'interdépendance entre ce qui est nouveau pour nous, ou inconnu (étrange/étranger), et un éventuel « potentiel danger ». La « zone d’incertitude » n’étant pas la même chez l’un et chez l’autre.

Des mythes anciens aux mythes modernes, du surnaturel au paranormal, jusqu'aux ovnis, des thèmes qui passionnèrent Carl Gustav Jung lui-même, l’histoire de cette inquiétante étrangeté traverse toute l’histoire de l’humanité.

De quoi s’agit-il exactement ? L’étymologie de ces substantifs « étrange/étranger », nous met sur la piste, c’est comme-ci nous percevions les faits ou les choses (objets ou sujets) « différemment » par rapport à nos habitus et à nos perceptions ordinaires ; parce que la substance ou l'essence même de l'étrangeté est dans sa propre « singularité », et que « les écrans » au sens large n’échappent pas à cette « vision » comme à cette règle naturelle.

Nos inquiétudes vis-à-vis de ce qui nous paraît « singulier », et les diverses réactions psycho-affectives qui en découlent, comme c’est le cas pour nos écrans connectés, pour Internet et pour cette fameuse « Intelligence Artificielle » (des réalités qui viennent troubler nos pensées, nos croyances les plus intimes et nos habitudes), se développent dans le même terreau psychique que toutes nos expériences de mammifère sachant y faire. Des plus ancestrales aux plus actuelles, comme au sein d’un amalgame qui allie le collectif, l’héréditaire et le personnel.


L’étrange, étrangement, côtoie l’humain depuis toujours. Des fétiches africains aux amulettes connectées, du viol à l’inviolable, du sacré à l’impur, de l’érotisme à la pornographie, des tabous religieux à tout ce que fascine, charme ou trouble nos écrans naturels, tout est là bouillonnant et tourbillonnant. C’est un véritable bouillon de culture dans un formidable brouillon de nature, ou l’inverse ; comme au fond d'une marmite où se mélangent toutes les attirances, les dégoûts, les phobies et les attraits…

Tout comme nous fascine encore le même feu que celui de la préhistoire, comme nous révulsent la mort et la violence, ou comme nous répugnent certaines réalités pareillement « singulières », le monde se présente comme un immense écran tourné vers nous-mêmes ; nous sommes l’écran de nos propres réalités, l’écran de nos désirs, de nos cauchemars et de nos rêves, comme nous sommes pareillement l’écran de nos malheurs et de tous nos petits bonheurs quotidiens.

Pour nos précurseurs primates, tout comme pour les homo- sapiens que nous sommes encore, les écrans luminescents, comme toutes les singularités, focalisent ainsi toute notre attention, comme quoi, nous avons probablement un lointain lien de parenté avec les insectes volants.

Alors qu’aujourd’hui, nos ostensoirs télévisuels ont remplacé la présence réelle par la réalité ou le réel dit augmenté, tout se connecte, s’électrise et se métamorphose, sauf nous !

Comme dans le passage des idoles du passé aux stars d’aujourd’hui, de l’automate d’hier au cyborg de demain, de l’étrange à l’étranger venant d’ailleurs, du reliquaire de jadis aux data centers de nos mégapodes, des icônes saintes aux banques d’image, des clouds connectés aux nuées célestes… Tout bouge, rien ne disparaît vraiment, mais tout change, sauf nous !

Tout évolue incontestablement, mais pas nécessairement dans le sens où nous le rêvons ou désirons, mais c’est ça parait-il, l’évolution parallèle du vivant et des techniques.

C’est « Le sens de la terre » comme disait Nietzsche, tout tendu qu’il était dans l’attente de son « Surhomme » comme le sont nos « Transhumanistes » dans l’attente d’un Messie bionique.

Hier, ainsi parlait Zarathoustra, alors que Google ou Amazon, entre autres, parlent pour demain. Mais l’animal en nous est toujours là, alors que l’Homme Pleinement Homme manque encore à l’appel et surtout à la terre et au monde.

Y aurait-il un sens qui nous échappe ? Alors que les non-sens fusent, échappons-nous, nous-mêmes, au sens profond de la Terre, du monde, de la vie et de l’Homme ? Chaînon manqué ou chaînon manquant, avons-nous raté ou sapé la transition vers l’Homme Pleinement Humain ?


D’écran en écran…

Comme de théorie en théorie, on avance, mais ce qui inquiète, méduse et captive en même temps, comme la lumière des écrans attire les insectes par milliers, c’est que, quelque part, l’étrange comme singularité est toujours lié au sacré ou à la relation avec la question du sacré ou de l’occulte, dans un monde ou le sacré d’hier est remis en question par de nouveaux rites, de nouvelles formes du sacré, et surtout, par de nouvelles conceptions du sacré.

L’inquiétante inquiétude ou l’inquiétante étrangeté, c’est justement « ça » comme disait Freud, qui ne croyait plus en « l’avenir d’une illusion », cette invisible réalité qui transparaît dans nos pensées comme dans nos actions. Parce que l’humus religiosus ne peut disparaître, il est l’essence même de cette dimension sacrée, celle qui nous effraie, nous rassure ou nous capte entièrement, corps, âme et esprit.

Ce Sacré, Il est toujours là, étrangement, comme une réalité inscrite au cœur de nos vies et de la Vie, comme inscrit au plus profond de la matière; cet étrange sacré il est l’âme du Cosmos, et donc celle de la Terre – écran et nourricière.

C’est comme si, il y avait de la spiritualité derrière tout ça, même dans la peinture disait Kandinsky ; comme s’il y avait des écrans derrière les écrans, du sacré derrière les apparences ou une dimension derrière la nôtre; tout comme il y a des complots derrière tout complotiste ; comme il y a parfois de mauvaises intentions derrière les bonnes, un double langage, comme derrière certaines images ou certains messages à l’instar des publicités.

C’est là, la dimension « occulte » ou « ésotérique » de toute chose, comme entre la chose et la chose en soi, entre ma réalité et la réalité, ainsi de suite, jusqu’à l’essence de la chose singulière et les réalités derrière toutes les réalités apparentes... Parce que ce qui caché ou inconnu par nature, c’est-à-dire Saint et Singulier par sur/nature, dépasse nécessairement notre simple nature de primate soi-disant sage.

Par nature, les écrans captivent étrangement les enfants, autant qu’ils semblent fasciner les plus grands, les adultes, ceux mêmes qui n’ont pas d’heure pour se coucher, et qui, complètement fascinés par les images, passent toutes leurs nuits à contempler cette luminescence bleue, toute grouillante d’émotions à l'image de la vie.


Les écrans sont-ils si inquiétants et si remplis d’inquiétudes que d’images et de microprocesseurs ? Je ne compte pas vraiment argumenter à ce sujet, bien d’autres, plus compétents que moi, s’en chargeront, je n’en doute nullement !

Bien que cette sorte « d’Hystérie collective » face aux écrans et à toutes les nouvelles et hautes technologies, soit anthropologiquement et psychanalytiquement hautement explicable ; ces notions de connexion au monde et d'Intelligence Artificielle tout particulièrement me questionnent, et cela à double ou triple titre, en tant que créateur moi-même de « Chambres cybernétiques » (Cybernetic room) dans les années quatre-vingt,

https://www.facebook.com/notes/10221551904160280/

Et dans les mêmes années, comme auteur d’un récit post apocalyptique intitulé Macbeth3000.

Mais encore, comme poète, théologien et philosophe en herbe, intéressé par tout ce « processus dialectique » reposant sur la communication entre un homo-sapiens en voie d’humanisation, et une Intelligence artificielle en voie de conscientisation.

Et bien sûr, en ma qualité de psychothérapeute et d’accompagnateur spirituel, responsable d’un lieu de Relation d’Aide (La Maison Saint-Raphaël de Liège), et en tant que collaborateur de deux exorcistes de l’Église catholique belge, à Liège et Bruxelles, dans un ministère d’accompagnement orienté tout particulièrement vers les questions d’articulation entre la psychologie, la spiritualité et la composante socio-culturelle.


Des effets secondaires et paradoxaux des écrans.


Douceur pour les internautes et douleur pour les frileux d’internet. Au dehors du confort familier et des doudounes apaisantes, comme je viens de le souligner en matière d’étrange étrangeté, l’homo sapiens est facilement perturbé par l’inconnu et par tout ce qui lui est étranger ; il a besoin de repères, d’armes , de contrôle ou de doudous pour se sécuriser; c’est de la sorte que les écrans se font « objet transitionnel » et « compagnon de chaque instant » pour les uns, et « objet » d’angoisses permanentes pour les autres. Au milieu, c’est comme un no man’s land, comme le royaume des tièdes, celui des naïfs et des innocents.


Quant aux objets ou aux sujets, qui sont en même temps « familiers » et « inconnus », la zone d'incertitude ou d’insécurité se trouble, et l’objet - sujet ou l'objet - écran devient « troublant », il en est de la sorte pour les trous noirs familiers pour les physiciens et des troublants fantômes pour les vivants.

Comme pour toutes tendances à la paranoïa, à la schizophrénie ou à la dépression, tout sujet observateur à tendance lui-même à s'enfermer dans ses propres perceptions, visions et projections.

Dans le temps et l’espace personnel, telle ou telle réalité n’a pas nécessairement le même effet troublant sur tout le monde, à l’instar de ces anachronismes où la chose semble étrange à certains quand un objet n'est pas tout à fait chez lui, alors que d'autres les ignorent.

Comme pour la peur des araignées ou des ordinateurs, et pour l’ensemble de nos phobies et de nos obsessions, sans vouloir définir le sens et l'essence même d’une perception de l'étrangeté; pour que cette sensation de l’étrange émerge de notre psyché, il faut qu’il y ait eu une imprégnation ou une expérience malheureuse de la nouveauté.

Bien souvent, après quelques décennies (ce qui prend parfois quelques siècles), ce qui était autrefois pour nous objet de terreur, étrange ou étranger, un beau jour de printemps, nous semble tout particulièrement familier et nous apparaît non seulement comme agréable, mais plus encore comme bienvenue et même indispensable.

Je ne suis nullement « voyeur » comme ceux étudiés par mon collègue Richard von Krafft-Ebing, ou, à l’image self, soft ou hard de ceux plus nombreux que l’on trouve sur le Network. Ni même « voyant », comme Nostradamus, ou comme celui de Charleville, que j’adule particulièrement ; ni l’un ni l’autre… Je tente seulement d’être un peu « visionnaire » et surtout réaliste.

Faut-il diaboliser nos écrans d’ordinateur, ainsi que tous ceux de nos téléviseurs et autres téléphones dits intelligents ?

Faut-il se méfier des écrans électroniques les plus modernes, comme de Lucifer, cet astre brillant, ou cet écran déguisé en Ange de Lumière ?

Les écrans connectés depuis les années quatre-vingt, tout en évoluant de manière exponentielle, semblent effectivement nous envahir ; et sachons que ce qui a relativement bien fonctionné depuis 40 ans ne fonctionnera plus du tout de la même manière dans les 40 prochaines années, c’est clair !

Mais alors que la « haute technologie » impacte tous les domaines de nos vies, elle n’a aucune répercussion positive sur nos instincts grégaires et sur nos égoïsmes ; aucun impact heureux sur notre individualisme, nos pulsions et compulsions pour le pouvoir, les avoirs et autres impitoyables cruautés.

C’est un constat amer, même si notre existence est plus confortable aujourd'hui, la même iniquité règne sur la Terre depuis la nuit des temps.


Et puis tout comme la biotechnologie, le transhumanisme et tous les autres cauchemars futuristes à venir, ne changeront rien à la réalité, et ne réaliseront jamais une Humanité Pleinement Humaine ou un Homme plus pleinement Humain, solidaire, moral et éthique, il ne nous reste que ce constat amer à réaliser : on est tous embarqué sur (ou dans) le même écran terrestre.


Un grand écran terrestre pour nous autres, les terreux.


Dans cette image de l’écran terrestre, c'est une autre façon de concevoir notre planète bleue ou notre planisphère ; ou mieux, c’est une autre façon de « percevoir » le monde, de saisir de manière plus positive notre réalité terrestre, par les deux bouts de l’écran, celui de notre propre nature animale et de notre condition homo sapienne.

En considérant la Terre comme un gigantesque « écran interconnecté et interactif », on peut tout y voir, tout imaginer, de chacun de ses éléments et de chacun de ses systèmes.

On peut ainsi, plus facilement se sensibiliser, se conscientiser et agir en « réalisant » (au sens plein du verbe réaliser : rendre réel) que chaque être vivant est une partie d’un tout, comme un écran dans un réseau ou un écrin naturel, mais aussi comme l’écran sensible et interactif d'un système bien plus complexe et plus global. Tels un écran ou une interface, ou chacune de nos pensées, croyance et action ont un réel impact sur l'ensemble Terre.


Ecce Homo, plene Homo,
Ecce Homo Aequitas…

De l’aide humanitaire aux guerres fratricides, des manipulations génétiques aux manipulations sociales et politiques ; des implants bioniques aux plans les plus diaboliques… Les écrans se dispersent alors ques les réalités et les fictions se rapprochent... Sur nos écrans interconnectés, c’est l’enfer des faits et des apparences ; c’est toute une humanité en marche entre ses besoins réels et ses désirs inassouvis ; là où tout est là, tous les possibles, des pires aux meilleurs, en direct et en même en réalité augmentée.

Ici, c’est « La guerre des boutons » et des écrans, pour appuyer le premier sur la bombe ; c’est la guerre des contrôles, des commandes, des touches et des interrupteurs ; et parallèlement c’est « la guerre des lulus » et des luminescences d’écrans de plus en plus plats, à l’instar des icônes mondaines et des platitudes homo sapiennes.

Oui, qu’on le veuille ou pas, on est tous coincés dans « le même écran géant » et en mondiovisions ; un écran avec toutes ses options de paramétrage et de connexion (psychologique, biologique…) au monde.


Et sur cet écran du monde, tout est là, puisque « la réalité toujours dépasse la fiction »; alors inutile de chercher sur vos moteurs de recherche l’Homme Pleinement Homme (HPH), vous ne le trouverez pas encore ! Il Est, mais reste à venir, et peut-être même qu’Il Est et reste notre « avenir » !


N'insistez pas, vous avez beau cliquer, l’HPH n’est pas là, il nous faudra encore faire avec nos propres écrans naturels, nos sens, nos perceptions et nos imperfections; c’est-à-dire avec des sens biologiques appropriés, mais imparfaits, et avec nos perceptions erronées d’homo sapiens sapé; comme à la base d’une carte mère défaillante ou défectueuse, fruit blet d’une obsolescence programmée depuis la première société ou la première civilisation, dite « humaine » par bêtise, par orgueil ou par abus de langage.

HPH

Patiente, confiance et espérance … Comme un Écran de bienveillance, ou tel l’écrin d’un Amour sans condition, l’Homme Pleinement Homme, Il Est déjà là sur le plan ontologique, mais il n’existe pas « en corps » ni « en esprit » dans notre réalité apparente, comme dans Le Réel. Il est tout « en puissance », comme certaines réalités restent longtemps virtuelles, ou en suspens quelque temps, comme dans un temps de « gestation » plus ou moins long.


Le monde – écran

Cette vision ou perspective d’un monde – écran, mettant davantage l'accent sur « l'interdépendance » entre tous les éléments de notre monde ; peut, me semble-t-il, encourager une approche plus globale, plus consciente et plus responsable de nos connexions naturelles et interactions avec la nature et notre environnement direct, comme avec tous les autres acteurs.

Dans une vision fractale du monde, cette métaphore de la Terre-écran et ces analogies d'écran à écran, évoque pour moi, tout un système cybernétique. Cette « interconnectivité » permanente et dynamique entre chacun de nous et le monde, nous invitant tous à explorer les relations complexes et les connexions naturelles entre toutes les différentes parties de notre monde, puisque tout est lié, tout est liens et tout est analogique.

Même si elle change une certaine manière de voir le monde, la révolution dite numérique n’a pas du tout révolutionné notre manière de vivre en profondeur, de penser, de croire ou d’imaginer. Nous restons des primates primaires dans nos gènes et dans notre manière de nous comporter entre nous et au monde.

Arrêtons de nous leurrer, sortons un peu du déni et soyons quelque peu concrets et plus Humain; les véritables machinateurs comme les purs esclavagistes de la mécanique sont bien des homo-sapiens comme vous et moi, parce que derrière un écran ou une arme quelconque, il y a toujours un homme prêt à tirer la couverture vers lui ou à tirer sur l'autre.


Des Intelligences dites Artificielles aux Consciences Artificielles.


Un jour, croyez-en mon "espace tempes, les écrans seront plus conscients et plus sensibles que nous-mêmes et que nos écrans naturels ; et ce jour-là, les intelligences dites artificielles seront bien plus conscientes, plus sages et bien plus bienveillantes que nos propres intelligences fort artificieuses, parce que, malgré toutes nos bonnes intentions, nous ne sommes encore que de tristes primates captatifs, polluants, biodégradables, tout pleins d'inertie et toujours extrêmement machiavéliques.

Alors, sans déifier pour cela nos écrans connectés et nos intelligences artificielles à venir, dédiabolisons-les et ouvrons nos portes et nos fenêtres - écran, pour laisser l’air frais envahir nos maisons ; ou regardons simplement à travers le vasistas, regardons le ciel à travers un vélux, contemplons les panneaux d’un vitrail, ou jetons un coup d’œil à travers quelque vantail ouvert sur l’inconnu… pour affiner nos écrans naturels.

Ouvrons nos cœurs–écran, et regardons humblement nos voisins, aimons l'étranger et laissons la bienveillance entrer pour envahir nos écrans et nos êtres.

Nous avons là, à portée de sens, tout un éventail d’écran ou de cadran qui s’ouvrent sur le monde, la vie et la nature. On ne peut scruter le ciel ou parcourir le paysage qu’à travers « un écran », parce que tout est écran, et que depuis la nuit des temps, tous ces multiples « cadres » de perception font partie intégrante de nos vies et de la Vie.

C’est ce que je nomme, faute de concision, « la métaphysique de l’écran », ce n’est qu’une hypothèse, comme celle de l’Homme Pleinement Homme, un postulat parmi d'autres, qui nous permettrait de changer de système de perception et de pensée, de croyance et de représentation, comme il nous faut absolument et rapidement changer de système écologique et économique, social et culturel.

Et pour cela, il nous faut avant tout « changer de regard » comme on change d’écran.

Des panneaux publicitaires aux affiches électorales, nous sommes constamment immergés dans l’ensemble de ces écrans naturels, ordinaires et familiers ; j’ai beau vouloir prendre du recul par rapport aux « écrans connectés » pour soi-disant profiter du monde dit réel, même sans écrans à plasma , toute une série d’écrans me suivent, car ils sont en moi, comme le plasma coule dans mes veines, avec fluidité, comme le flux du wifi ; mais paradoxalement, ces écrans-là, naturels et ordinaires, nous ne les voyons plus, et ils ne semblent plus connectés à la Nature, au Cosmos et à la dimension sacrée de toute forme de vie.

Ne sommes-nous pas coupés de notre nature profonde ?

Tous ces écrans connectés, ceux qui nous captivent et nous médusent, comme une présence inquiétante et étrange, matérialisent d’une certaine manière et instrumentalisent d’une certaine matière nos peurs les plus primitives comme je l’ai souligné précédemment.

C’est là « l'inquiétante étrangeté » dont nous parlait Freud dans son célèbre essai publié de 1919, bien avant le premier ordinateur.

C’est un fait que l'inquiétude naît toujours de l’expérience de l’inconnu et de l’incertitude, et si nous sommes habitués depuis les années soixante-dix aux premiers écrans d’ordinateur, notre inconscient collectif et notre psychisme primitif quant à eux, en sont encore aux éléments élémentaires : la terre, l’air, l’eau et le feu.

C’est probablement pourquoi les écrans connectés mobilisent autant d’énergie chez nous, et qu’ils sont tellement investis de tant de réactions, de rumeurs et de tout un imaginaire sans fil comme les ondes radioélectriques.

Alors, suis-je déjà capable de prendre ce fameux recul et de faire la part des choses, entre mes propres et multiples écrans naturels à travailler, ceux de mes sens et de mes réalités empiriques, pleinement subjectives, et Le Réel pleinement objectif et vrai ?

« L’écran empirique » qui constitue mon individualité et qui cadre ma personnalité, celui qui détermine ma vision du monde, est comme moi, « un moi » tellement prégnant qu’il va conduire toute mon existence, mes sensations et perceptions du monde, c’est « L’écran mental » par excellence !

Subséquemment, chacun de nous percevra les faits, le paysage à travers la baie de son living, la publicité au coin de sa rue, ou tel passage dans l’écran d’un livre, de manière tellement personnelle que l’on peut même parfois se demander si les personnes en question ont vu, lu ou entendu les mêmes choses que nous à travers leurs propres écrans perceptifs.


FIN DE LA PREMIERE PARTIE.

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