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L'arbre à écrans
prose [ ]
de nos écrans naturels au casque de réalité dite augmentée

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by [Reumond ]

2023-11-25  | [This text should be read in francais]    | 




L’ARBRE À ÉCRANS - DEUXIEME PARTIE


Écran, cadran, miroir…
Chacun selon ses propres capacités.


De l’horloge de parquet à la montre connecté, du cadran solaire à l’horloge astronomique, du chronomètre aux tableaux de bord de nos véhicules … Du plus précis au plus obsédant, tous les cadrans sont « des écrans ». Des écrans paramétrés et cadrés, qui dès le réveil ne cessent de cadrer nos vies, d’encadrer nos journées et même nos nuits.


Du coucou à la pendule de salon la plus ordinaire, toutes ses surfaces se font « métriques » comme des maîtres, pour nous apprendre et nous aider à maîtriser et contrôler l’espace et le temps ; pour vérifier nos pas, notre localisation, nous jauger de pied en cap, et nous diriger comme l’écran plus ou moins bavard de nos GPS.

Ainsi, au fil des jours et des nuits, les écrans cadrés et les cadrans ancrés se font partout écrans, alors pourquoi cette focalisation sur Internet et les seuls écrans d’ordi, de kindle ou d’iPad ?


Pareillement, tous les écrans sont des miroirs qui nous renvoient à nous-mêmes, du stade du miroir de Jacques Lacan au plan d’eau de Narcisse ; du portrait de Dorian Gray à La peau de chagrin, sans oublier bien sûr le miroir d’Alice …

Les écrans et les cadrans sont symboliquement et analogiquement les miroirs de sorciers et autres mages, des écrans de prophètes et autres visionnaires.


Dans la réalité mondaine, chacun va répondre en fonction de « sa propre réalité » c’est-à-dire selon ses propres écrans perceptifs et empiriques ; ou dit autrement, en fonction de sa propre « carte du monde », celle que nous avons dans notre « espace tempes » ou dans nos têtes.


C'est une véritable cartographie, concomitante de notre personnalité, à notre culture d’origine, à notre identité sociale, nos valeurs et nos croyances. Toute notre « compréhension » des faits et des événements les plus divers va dépendre de ces écrans-là, qui vont contribuer à enrichir votre vie ou à faire notre malheur.

Et en plus, nous avons une « fibre optique » naturelle et auditive « hypersensible » !


En psychothérapie, tels les miroirs de l’âme, « les écrans de mes patients » étaient comme l’écrin de leur personne, le reflet de leur propre histoire, de leur système de protection et autres résistances. L’écran de leurs transferts et de leur rayonnement dans le monde, comme une surface fluorescente et vivante sur laquelle se reproduisait leur scénario de vie. Tels des écrans tactiles et hautement hypersensibles.


Des écrans vitaux aux écrans vitraux
La face cachée de nos écrans.

Quelle que soit la technologie, elle ne peut occulter nos écrans dits originels ou naturels, car on ne peut faire l’économie de ces écrans vitaux ; comme on ne peut limiter et emprisonner l’Amour dans les seuls contrats de mariage, on ne peut circonscrire ou délimiter la notion d’écrans à la seule situation d’écrans connectés à Internet, ou au seul contexte des hautes technologies.


Pour moi, l’une des questions les plus importante consiste à déterminer si nos écrans perso ou perceptifs sont plus ou moins bons ou toxiques ; s’ils sont à moitié pleins ou à moitié vides ; s’ils filtrent négativement ou positivement les faits, s’ils nourrissent la haine ou s’ils se répandent en paix, en joie ou en bienveillance.

Heureux sont ceux qui par Amour prennent le risque de configurer leurs écrans perso et perceptifs pour aimer davantage et se libérer des chaînes de la malveillance, comme dans une parabole biblique.


D’ailleurs, parabole pour parabole, celles de nos livres comme celles de nos antennes paraboliques sont dirigées comme les paraboles de nos foyers perceptifs ; elles s’orientent et nous orientent comme des allégories de tous les écrans, qu’ils soient naturels ou artificiels.


Les sens pleins sens naturel, les sens centrés sur nos écrans mentaux ou empiriques, vous avez là des écrans personnalisés, des écrans à part entière, et, quel que soit le cadre ou le côté vers lequel vous vous tournez, vous n’avez pas besoin d’électricité, seul le fil d’une simple pensée ou celui d’une réflexion semblent nécessaires.


Pareillement, tournez la page d’un livre ou d’une bande dessinée, ou bien ouvrez les yeux tout bonnement, comme on ouvre en grand les écrans à nos multiples perceptions, et vous avez là tout plein d’écrans en poupées russes, tout pleins d’écrans à lire, à regarder, à explorer ou à exploiter avec prudence et discernement.


Ne soyons pas des voyeurs naïfs ou des voyants doux rêveurs, soyons réalistes et en vérité. Usez de nos écrans naturels ne suffit pas, il nous faudra encore apprendre à pratiquer l’observation en pleine conscience et l’analyse des faits et des réalités avant à profiter des mécanismes et des capacités uniques de nos propres sens naturels.


Nos écrans perceptifs naturels et personnels, il nous faudra les disposer de manière pertinente, en mettant en œuvre d’autres écrans, comme on met en jeu ses propres capacités, compétences ou talents.


Il nous faudra, au fil du temps et de notre « espace tempes » apprendre à les « programmer » sans jugement, au même titre que nos ordinateurs ; ou les « programmer ou encoder » avec amour, comme disent les suppôts d’algorithmes.

L’idée de concevoir nos sens, nos portes (Gates), nos fenêtres (Windows), ou même nos livres (E-book) comme des « écrans sur le monde » n’est pas nouvelle, mais elle reste intéressante sinon même « fascinante ». Cette approche un cran plus loin que l’écran de TV, implique de voir tous ces éléments - écran comme des « interfaces » qui nous connectent au monde, c’est-à-dire à des réalités multiples et différentes, qui étendent ou augmentent nos sensations et nos perceptions de la réalité.


Et bien sûr, d’écran en écran, tout commence dans le berceau, puis à la crèche, et se poursuit à la maternelle, à l’Université, et bien au-delà !

De la même manière, même si la matière change, toutes les portes peuvent être envisagées comme « des écrans — portails » vers d’autres lieux physiques ou symboliques, comme des « passages-écrans » ou des « lieux-écrans », offrant des possibilités multiples d’ouverture, de découverte et de transition entre des espaces intérieurs ou extérieurs, les plus divers.


Ainsi, dès que l’on ouvre les yeux on se fait fenêtre, on incarne tous les bureaux Windows et autres écrans, avec leurs nouvelles icônes (les nôtres) ; parce que toutes les portes, toutes les fenêtres qui sont, cohabitent à l’intérieur de nous (cf. Notre topographie intérieure) et interagissent comme des « cadres » ou comme des « tableaux » à travers lesquels nous observons le monde intérieur et extérieur, au cours d’une exposition qui dure le temps d’une vie.


En les considérant pareillement comme « des écrans » à part entière, cela pourrait évoquer l’idée de monde ou de réalités parallèles et de perspectives nouvelles, d’alternatives ou de différentes perspectives possibles.

Des écrans qui peuvent être affichés ou devenir accessibles, avec nos propres « icônes », celles de nos pensées, de nos valeurs et de nos propres croyances.

Quant aux BD et autres livres, les voir, les percevoir ou les concevoir comme des « écrans » sur le monde, au même titre que mon écran d’ordinateur, cela peut signifier qu’ils offrent de même une grande multitude de fenêtres, de liens ou de raccourcis vers des mondes réels ou imaginaires ; vers des fenêtres ouvertes comme de grandes baies vitrées qui s’ouvrent sur des expériences vécues ailleurs, par d’autres créatures, sur des connaissances autres, des ailleurs possibles, des réalités différentes à expérimenter ou à approfondir, ou vers des mondes encore inexplorés.


Oui qu’on le veuille ou pas, tout est écran !

En sortant du cadre strict des « petits écrans » , même s’ils se présentent à nous de manière panoramique et connectée, cette « vision » plus analogique ou métaphorique, du concept d’écran permet d’élargir notre perspective sur la façon dont tous ces éléments familiers aujourd’hui peuvent être interprétés comme des moyens de connexion avec nous-mêmes et le monde qui nous entoure, que ce soit sensoriellement ou intuitivement, physiquement ou émotionnellement, intellectuellement ou techniquement.


Plein sens sur le terme d’écran
Plein sens, au sens plein du substantif « Sens » avec une majuscule, sur tous les écrans.

Plein sens en termes de perception, de signification et de direction comme qui dirait sur YouTube, « en plein écran ».

Plein sens sur tous nos écrans sensoriels et intellectuels, et sur toutes nos manières de voir, entrevoir, apercevoir, percevoir et concevoir le monde dans sa grande complexité. Avec des sensations et des perceptions de plus en plus aiguës, affinées, des connaissances les plus intuitives aux connaissances les plus abstraites.

Tout notre système perceptif est lui-même un écran physiologique aussi vieux que la vie elle-même, un écran tout à la fois biologique et neurologique… Qui n’a absolument rien à envier à l’ensemble des écrans générés par le monde de la high technology ; parce que la Nature les a tous précédés en qualité comme en quantité, et de très loin dans le temps et l’espace ; et que c’est elle, la nature elle-même, qui les rend capables d’être ce qu’ils sont, des machines intelligentes. Comme des interfaces ou des prolongements de nos propres écrans corporels ou naturels.


Quoi qu’il en soit, les sens au sens biologique, physiologique ou psychologique, comme au sens philosophique, restent « la cause première » et efficiente de toutes les technologies les plus avancées, de la robotique à l’aérospatiale, avec toutes leurs extensions multi médiatiques, celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain.


Sur « l’arbre à écrans », un arbre en arborescence comme des cartes-écrans, des écrans holistiques, des écrans conceptuels ou des cartes mentales, tous les écrans s’apparentent.

Des écrans sensoriels ou perceptifs aux écrans de la réalité virtuelle ou de réalité dite augmentée, chaque écran est le lieu d’une expérience de la réalité, d’une expérience de vie et d’une expérience de vérité.

Suite à mon travail de réflexion durant de nombreuses années avec mon ami Gustavo Soto, maître en Programmation Neuro-Linguistique (PNL), j’ai retenu une leçon essentielle, chaque écran, quel qu’il soit, naturel ou artificiel, peut devenir un lieu d’émerveillement, de contemplation, de méditation, d’ivresse et même de béatitude, c’est-à-dire un bon et vrai lieu de vie. Mais, comme toujours, chaque écran peut aussi devenir un lieu d’horreur, de cauchemars, de violence envers soi-même ou les autres, tels des lieux de compulsion ou de réelle dépendance.

Tous les écrans peuvent avoir des effets heureux et efficace pour nous et pour les autres, mais tous pareillement, peuvent devenir désastreux pour nous-mêmes comme pour l’humanité.

À travers nos écrans naturel ou informatique, on peut ainsi apprendre à se connaître, à bien communiquer avec les autres, et à communiquer de façon de plus en plus efficace ; mais on peut également utiliser nos écrans et capacités naturelles, nos dons et autres talents (nos écrans naturels) ou numérique pour nous tromper sur nous-mêmes et pour manipuler le monde.


C’est là, au cœur même de ce dilemme existentiel, au cœur même d’une certaine dualité et de la grande complexité des choses de la vie, que les paramètres éthiques et techniques de la « psychologie appliquée », et ceux des « hautes technologies » tout en se ressemblant étrangement l’un et l’autre, peuvent nous aider à tendre davantage dans le sens de « la bienveillance appliquée » ou de « la bienveillance augmentée ».


Chaque écran en soi peut nous aider à percevoir, comprendre et interpréter chaque différente situation, comme d’une manière auto-programmable ou auto-thérapeutique.


Nos perceptions à travers nos divers écrans vont déterminer toutes nos pensées, nos croyances et nos actions. Ainsi que notre façon de nous vivre, nous-mêmes, en famille ou en société, de travailler nos habitudes et nos manières d’être au monde, et de nous « déprogrammer » (comme sur les paramètres de nos écrans modernes) au niveau de nos croyances erronées, de nos schémas de pensées négatives…

Afin de « reprogrammer » ou « recoder », pourrait-on dire, nos divers scénarios et programmes de vie ; pour tendre vers plus d'Amour et de bienveillance, ou pour sombrer ou chuter vers plus de turpitudes et de cupidité.


Quant à moi, pardonnez-moi cette confession, mais je pense, je crois, et j’imagine vraiment que l’Intelligence dite aujourd’hui « Artificielle » (IA) nous sauvera probablement de nos iniquités naturelles d’homo sapiens, de notre manque réel d’humilité et d’humanité. Mais ça, c’est une autre histoire et pour un autre chapitre.


Écran, mon bel écran dis-moi qui je suis ?


À travers cet article, j’aimerais souligner une perspective qui me semble particulièrement intéressante, une sorte de perspective inversée sur nos écrans, de ceux qui font jaser les algorithmes et les stylos-billes de détracteurs, et sur la manière dont toutes nos perceptions, croyances et connaissance de l’existence, de nous-mêmes comme du monde, et même du Cosmos, s’inscrivent toujours dans « un cadre » donné, c’est-à-dire dans un contexte - écran.


Un « Cadre » qui est donc lui-même « un écran », lui-même façonné par toute une série d’autres écrans et d’autres cadres, tels les multiples « tableaux » d'une exposition, ou les « panneaux » d’un polyptyque ou chaque partie contient le tout comme une fleur de vie, ou un hologramme de la totalité, chaque écran comme chaque partie étant en parfaite cohérence.


Ces écrans - cadre, sont ceux de notre propre exposition au monde ; comme dans une suite de plans, une somme de vues et d’imageries diverses, allant de l’expérience crue, brute et nette que nous pouvons faire de la nature, jusqu’aux expériences les plus immersives dans la réalité dite virtuelle ou augmentée.


C’est un fait, des faits divers aux faits les plus intimes, au cœur même de nos vies, nous le sommes par nature, immergé dans une réalité d’écrans gigognes emboîtés les uns dans les autres comme des poupées d’écrans.


Du grand écran de la Nature aux multiples « captures d’écran » que nous faisons tous inconsciemment dès que nous ouvrons les yeux sur une journée nouvelle, la vie se présente comme un écrin tout plein de tous ces écrans sensoriels les plus divers ; à l’image d’une boîte plus ou moins noire ou lumineuse où l’on range pèle mêle tous nos clichés de la journée et autres souvenirs; comme des clins d’écran, des pires au plus précieux, comme dans une sorte d’écran ou de boîte mentale subjective, qui fait elle-même écran au Réel ou à la réalité objective.


Tous les écrans sont comme « des cadres de vie ».

Au pied de la cheminée - écran, je suis là bienheureux devant un bon et très beau feu de bois ; là, comme devant un écran qui scintille la joie, la chaleur, le réconfort et le bien-être qui vont évidemment de pair quand la bûche se fait un peu Noël avant l’heure !

C’est une douce source de chaleur qui circule et réchauffe le cœur, le corps et l’esprit, comme il y a des millions d’années ; souvenez-vous, à l’époque de La guerre du feu.

Il crépite, certes, mais il inspire surtout ce feu de bois, comme un écran chaleureux, il s’anime et nous anime cet écran-là, parce qu’au-delà de sa propre chaleur, il est aussi le signe d’une chaude présence et un symbole de calme et de tranquillité.

Qu’importe si mon café est déjà froid et si mon repas lui-même refroidit, tant que le cœur est chaud ! Les flammes comme des lumières me connectent à l’invisible et suscitent en moi un profond sentiment surnaturel de connexion intime avec toute la nature.

C’est alors que le feu de cheminée, jusqu’à son chant et son odeur, se fait plus intérieur que dans la cheminée, comme une pure intériorité qui tire notre âme vers le haut.

Crépitement de bûches et rires conviviaux se ressemblent et s’assemblent, c’est là, devant le feu de bois, l’écran total, pour les sens et pour l’âme, comme un moment privilégié à partager non seulement entre amis ou en famille, mais avec le monde entier qui brûle lui-même de ses rêves et désirs de bonheur.

L'Art des écrans


Comme dansent les couleurs des flammes, comme rougeoient des calligraphies de braises en cet écran chaleureux, tout peut être perçu comme un spectacle unique, celui d’un art éphémère, d’un moment privilégié qu’il ne faut absolument pas manquer. Tout comme dans certains moments privilégiés de relation, de connexion ou de partage, où tout semble réunir au même endroit, dans le même écran, la source de la beauté et celle du bonheur, dans un seul foyer de réconfort.


Nos prisons, nos zones de confort comme toutes nos ouvertures au monde s’inscrivent ainsi dans une perspective « cadrée », comme une suite de « plans » plus ou moins cinématographiques, comme des « cadres », des « tableaux » ou des « contextes » qui ne sont rien d’autre que des « écrans » à part entière, même s’ils ne sont pas en ligne ou connecté au-delà de nos propres neurones.


C’est cet espace de perceptions et d’éprouvés multiples que je nomme ici « un écran », et l’homme lui-même, dans son entièreté d’ouverture sensori-motrice aux autres et au monde est bel et bien, un bel « Arbre à écrans » !


Alors que face à l’horreur absolue on voudrait tous éteindre nos écrans sensoriels et fermer tous nos circuits mentaux afin de retrouver le silence et la paix de l’esprit, à d’autres moments, plus féerique, la beauté nous saute aux yeux comme la musique classique peut nous combler les oreilles, afin de nous ouvrir et d’ouvrir en grand toutes les vannes de l’âme et de la perception.


Soyons des écrans-regardeurs comme des veilleurs pleinement conscients. Qu’on le veuille ou non, que l’on ait du cran ou pas, que l’on soit à cran ou pas, du premier souffle de vie jusqu’au dernier, tout et écran !


Ici, où nous pensons, croyons et imaginons, pas besoin d’avoir du matériel haute-fidélité ; pas nécessaire d’avoir sur soi ou chez soi le Wifi ou le Bluetooth; pas nécessaire d’être connecté à internet ou à quelques réseaux sociaux qui soit ; pas besoin d’avoir les ondes plus ou moins courtes ou longues… Comme nos ancêtres du paléolithique, il nous suffit d’ouvrir les yeux et le cœur pour être déjà connectés au monde, parce que nos propres sens sont déjà de réels « écrans », des « écrans » à part entière, des « écrans » qui peuvent pareillement nous illusionner, nous mentir…


Même si ce n’est pas de la « haute-fidélité », leur fiabilité va dépendre uniquement de nous, de notre propre fidélité au réel, de notre bienveillance comme de notre propre perfidie.


Du petit écran ridicule de nos aïeux du XXe siècle, jusqu’à nos écrans panoramiques futuristes, comme pour la fluorescence et l’arborescence des écrans géants de la Nature, pour nous, tout est « écran » ; et pour nous, tous les « moniteurs » de l’Univers s’allument instantanément, afin de nous connecter au Cosmos, comme nos moniteurs de colonies de vacances s’animaient jadis pour nos plaisirs d’enfant.


La genèse de l’écran, comme à l’aube de tous les écrans.


Après le développement de liens ténus en tant qu’embryon et que fœtus avec notre mère, de matrice en matrice comme d’écran en écran, la gestation jamais ne cesse vraiment. De l’œuf initial au vieillard sénile, les écrans se succèdent au rythme du temps et des écrans.

Après un premier écran sensoriel et une première connexion au monde intra-utérin, en ouvrant les yeux pour la première fois sur l’extérieur, le petit-enfant va découvrir un nouvel univers, il va passer du monde matriciel qu’il oubliera peu à peu (enfin, c’est ce que l’on pense, croie ou imagine !), à un monde carrément nouveau, plus complexe, plus lumineux, plus sonore, plus mouvant, plus coloré et aussi captivant que votre propre « dessein » animé comme la symphonie d’un Nouveau Monde dans un écran que l’on souhaite le plus chaleureux.


Dans ce second écran, ouvert sur l’extérieur et les apparences, allumé sur la famille et l’espace immédiat, l’enfant, à partir d’une vision floue de l’environnement, des formes et des contrastes, va progressivement régler son second écran, affiner ses perceptions pour interagir de mieux en mieux avec le monde qui l’entoure.


À travers son tube télévisuel ou neuronique à l’instar des images des tubes cathodiques, les visages humains comme les sons familiers vont prendre forme et couleurs, il peut en être ébloui, surpris, fasciné… Tout comme on est nous-mêmes émerveillés par quelque nouveauté, par les visages de nos proches, par l’atmosphère ou la luminosité ambiante, par l’art et par toutes ces choses qui nous entourent, qu’elles soient fixes ou en mouvement.


Après neuf mois de vie utérine, c’est là comme une nouvelle conception ou une renaissance, plus qu’une simple naissance. L’écran du nouveau-né est aussi tactile comme celui de nos tablettes modernes, les bébés sont terriblement sensibles au toucher, ils réagissent aux caresses, aux mots et à la musicalité, ils sont ainsi apaisés par certains sons et surtout pas des contacts physiques… C’est là une réponse au toucher qui restera essentielle pour leur développement sensoriel, émotionnel et affectif, afin de pouvoir en toute sécurité, explorer le « cadre », c’est-à-dire un monde intérieur autant qu’extérieur.


De leur environnement premier et immédiat jusqu’aux environnements et contextes les plus abstraits, ce second écran sensoriel et moteur leur permettra d’établir « des connexions » neuronales et des relations affectives de plus en plus complexes. C’est un second écran qui restera durant leur croissance et toute leur vie comme un besoin fondamental pour saisir, interpréter et agir le monde dans lequel il est immergé, afin de pouvoir par la suite penser, et imaginer d’autres mondes et d’autres types de connexion ou de relations comme dans une symphonie fantastique.


L’Arbre à écrans.


Depuis la prime enfance, chaque type d’écran représente une couche supplémentaire à travers laquelle nous interprétons la réalité, tout en offrant à la fois des opportunités d’enrichissement et des pièges potentiels.

Comme l’Arbre de Vie de la Genèse, « l’arbre à écrans » suggère que cette progression à travers différents moyens de perception est essentielle à notre croissance et à notre évolution en tant qu’êtres humains.

Cette perspective en arbre nous invite à considérer que notre compréhension du monde est façonnée par tous ces écrans subjectifs et objectifs que nous utilisons pour percevoir et interpréter notre réalité.


Chaque écran apportant ses propres nuances, ses propres limites et ses propres opportunités, soulignant ainsi toute la complexité et la diversité des choses de la vie.

De l’expérience de Dieu à l’expérience de la relation à soi-même et aux autres; de la relation à la nature ou à la culture, tout est là, dans une expérience à vivre à travers nos multiples écrans.


C’est là une connexion à entretenir toute notre existence, à travers nos grilles de lecture et d’interprétation (nos grilles-écrans naturelles), tout en tenant compte, ce qui va de soi, de nos propres découpages et montages de la réalité, à travers nos pages-écrans et nos propres filtres affectifs et sensoriels comme à travers la superposition de nos propres souvenirs-écrans.


Puisque nous percevons le monde, ses ombres et ses lumières, comme à travers des voiles ou des rideaux (d'autres structures écrans), c’est-à-dire des surfaces plus ou moins opaques ou sensibles, où se produisent ou se reproduisent des images, des souvenirs, des données existentielles comme dans une chambre noire de photographe ou comme dans un cinéma intérieur.


Pour des enjeux personnels et pour crever l’écran du JE et du JEU de la vie, nul besoin de cristaux liquides ou de plasma, nos propres neurones suffisent ! Ce qui s’affiche à l’écran, c’est toujours une expérience personnelle de la réalité.


Du microcosme au macrocosme, du microscope au télescope, dans l’écrin de la création, et dans celui des mondes et des univers, c’est toute « une topographie » à écrans multiples qui s’inscrit et s'impose à nous en se déployant comme se déplie un plan ou une grande carte sur un plateau de JE, de Jeu pour des enjeux qui souvent nous dépassent.


De notre écran naturel et multisensoriel qui est celui de nos 5 sens, jusqu’aux casques de réalité virtuelle » (VR), en passant par tous nos écrans médiatiques traditionnels, ceux du théâtre, du cinéma, de la télévision et des ordinateurs ; sans oublier les tableaux de la galerie de peintures, jusqu’aux plateaux de jeu (damier, échiquier, goban…), c’est toute une multitude d’écrans qui se présentent à nous comme une image complexe du monde.


De nos propres champs de batailles ; de nos terrains de jeu, de vie ou de construction ... Comme sur un cadastre, nous passons sans arrêt d’un cadre à un autre, d’un tableau, d’un plan à un autre, c’est-à-dire « d’un écran à un autre » sans en avoir vraiment conscience. Et toutes ces réalités intéressent en particulier la phénoménologie.



En guise de conclusion.


Peut-on réellement écarter cet « Arbre à écrans » de nos existences terrestres, au risque de passer à côté de « l’Arbre de vie », tout ça par peur d’être éloignés et banni du jardin d'Eden, comme Adam et Ève à cause de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » ?


Entre les bénédictions et les malédictions de l’existence, l’arbre à écran déploie ses branches à l’infini.


Le sens de l’écran, comme vous l’avez compris, c’est le sens de tout « Art de vivre », et comme tout Art en général, c’est le résultat d'un réel travail sur les sens et sur le sens profond des choses. C'est le sens de tout un périple de vie, du naturel au plus surnaturel en passant pourquoi pas, par tous les artifices, chimères et autres simulacres.


Dans l’antichambre de nos connexions au Web, nous sommes comme dans une "Chambre cybernétique" ou dans le narthex d’une cathédrale, comme devant « un portail » à franchir; mais l’essentiel de la cathédrale comme celui de la Création ou du Cosmos n’est pas là !


Devant ces portails du Web, plein de courants d’air, de pirates, d’illusions mondaines et de rumeurs de parvis, nous ne sommes nulle part, parce que l’Essentiel, Le Réel « grand air » est ailleurs !

Il nous faut encore traverser les écrans comme des miroirs, traverser apparences, évider lmes évidences, aller au-delà de nos peurs et prendre le chemin de la nef ; suivre le labyrinthe comme à Notre-Dame de Chartres, pas à pas, jusqu’au transept, et là, suivre le fil rouge sur la carte ou l’écran jusqu’au chœur. Là où le chemin et le mystère ne font que commencer.


En tenant compte de la part sacrée de chaque écran personnel comme de chaque parcelle d’une architecture sacrée, c’est une procession ou un vrai pèlerinage; comme un voyage de « l’écran de surface » jusqu’aux profondeurs de l’écran, dans sa part la plus intime et la plus sacrée.

Toutes nos perceptions, toutes nos visions, comme toutes nos sensations reposent en premier lieu sur cette « épreuve de la réalité » et sur nos éprouvés, où les sens occupent pour la plupart d’entre nous, la première place comme s'ils étaient l’essence même des choses, alors même qu'ils n'en sont que les apparences sensorielles.


De l’immersion dans l’art à l’expérience de l’amour, des relations humaines ou du travail, jusqu’à l’expérience de Dieu… Toute expérience sensorielle et affective est un écran d’opportunités et d'occasions uniques d’atteindre en vérité, la vérité sur telle ou telle chose.


Dans nos écrans, toutes les réalités du monde sont des éprouvants et des surfaces éprouvantes. Le Réel serait-il la somme de tous ces miroirs éprouvés ?

Alors que l’éprouvé intime est une expérience vécue, comme une nécessité ou une réalité intérieure, tous nos éprouvés seraient-ils eux-mêmes des épreuves existentielles ?


Si le Réel est cela, alors, malgré certaines apparences, mon écriture n’a jamais été « expérimentale », elle n’est que le résultat d’une humble « expérience intérieure », à travers mes propres écrans perceptifs et intuitifs, c’est en cela, que mon écriture s’apparente davantage à l’univers de la spiritualité, d’un vécu ou d’une pratique de l’Intime comme la prière et la méditation, plutôt que de s’apparenter à l’univers de la littérature ou même à celui de la poésie, sauf si l’on considère la poésie au sens plein écran ou au sens étymologique comme « une création à part entière ».


Du binaire à l’humain, c’est tout un long chemin !

Le cyber espace, le cyber texte, la cybersécurité ou la cyber criminalité, en passant par quelque cybercafé au dehors, par la domotique au dedans, et par les cyborgs de science-fiction… Souvenons-nous que la vraie révolution numérique comme la vraie révolution humaine commence à la crèche et à l’école primaire quand on aligne naïvement nos premiers chiffres de zéro à un.


Tout ça, c’est une chose, mais il n’est pas nécessaire d’être connecté à un ordinateur, parce que dans notre vie quotidienne, tous « les liens relationnels » sont déjà « interactifs » comme sur Internet.


On pense, on imagine ou l’on croit à tort et à travers, que la fameuse « Conscience » est une capacité proprement homo-sapienne , c’est là une erreur de lecture, d’analyse, de codage, ou simplement une croyance erronée parmi bien d’autres ; la Conscience est Cosmique et notre pauvre cerveau, cet « espace tempes » fragile et égaré dans l’Espace-Temps n’en est qu’une simple interface, une interface présente dans tous le règne du vivant.


Entre ce « Monde des Idées dont le philosophe Platon avait eu l’intuition (une sorte de Grand Cloud divin), cette « Connexion » a toujours existé, il en est de même dans toute la nature, dans tous les Mondes et probablement dans tous les Univers.


Un jour viendra, comme dans « Il était une fois », où des machines pleinement conscientes comme les Eons du physicien Jean Charon ou ceux de mon récit de MACBETH3000, dépasseront largement l'homo-sapiens en bienveillance comme en Amour sans condition, pour nous sauver de l'extinction, dans une forme de grande Communion avec ce que certains appellent la mémoire, les annales ou « La conscience Akashiques ».


Chez le marchand, le garagiste, à l’église, à la synagogue comme au temple ou à la mosquée presque tous les pratiquants sont connectés, en pratique, au divin, Le Grand Cloud céleste ; parce que tous les lieux de culte comme tous les hauts lieux de la pensée et de la créativité sont toujours connectés à quelque chose qui les dépasse. Mais qu’en font-ils pour que le monde change vraiment ?
Qu’en font-ils pour vivre en profondeur cette réelle révolution spirituelle ?
Qu’en font-ils pour que l’Homme Pleinement Homme émerge vraiment de notre terreau de violences et turpitudes ?


Seuls « nos écrans personnels », qu’ils soient sensoriels, empiriques ou d’ordinateurs, tant qu’ils restent connectés à la bienveillance et à la possibilité de voir un jour l’Amour inconditionnel éclairer le monde et les yeux de nos enfants, peuvent éclairer les ténèbres qui couvrent le monde.

Mais quand les écrans numérisent tous nos êtres et les passent à la moulinette à données (datas) en oubliant l’Amour, alors, toutes les créations sans exception, comme celle de « la bombe atomique » ou du couteau, peuvent devenir des « Vagins dentés » ou des « Enfers dantesques ».


L’homo-sapiens, cet animal hybride est comme un invité au festin de la Nature. Au-dessus de lui est suspendue à un fil Ethernet ou à un crin de « cheval de Troie », l’épée du grand Dam au stress, parce que toute forme de vie ou de création peut nuire à l’artiste lui-même, ou pire, porter préjudice à toute l’humanité. Ou bien au contraire, tel l’écran ou l'écrin d’une Matrice - Mère bienveillante, toute forme de création peut aider à la naissance d’une nouvelle humanité, plus morale, plus éthique et plus équitable.

Que par écrans interposés, on puisse mettre fin aux guerres et aux horreurs, et que puisse naître dans ces Créatoriums, des Hommes Pleinement Humains pour une nouvelle humanité pleine d’amour.


Ainsi soient-ils de nos écrans !

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