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il n\'y a pas de centre
prose [ ]

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by [erableamots ]

2006-04-20  | [This text should be read in francais]    | 



IL N'Y A PAS DE CENTRE

Il n’y a pas de centre, ni dehors ni dedans. Dans la grande nuit de l’encre, des mots s’allument, d’autres s’éteignent. Des images apparaissent on ne sait d’où venues. On traverse des siècles à bord d’un simple rêve. L’empreinte des assassins, la lumière des saints, les morts et les vivants s’y croisent. On passe dans la vie comme une ombre chinoise, un fil d’araignée où la rosée prend feu. Nous sommes nés d’un trait et nous mourrons d’un mot, celui qu’on n’a pas dit. On trouve au fond des ruines des ruines plus anciennes. L’histoire fait de l’homme une poussière de sang.

Les atomes se croisent de la ronce à la pomme, à la fois braise et neige, houle vivante, cristal de roche. Les insectes déchiffrent des signes dessous l’herbe. Les ailes des oiseaux mesurent la lumière. Le vent déclame un alphabet de feuilles sur le lutrin des arbres. Toutes les bêtes se taisent lorsque l’orage gronde. Dans ce monde où tout se vend, je donne ce que je peux, la marge et la margelle, la soif et la bouteille, l’espérance et l’angoisse. Je laisse dans mes mots une lampe allumée. Il faut nourrir les pas perdus avec le pain des routes, donner à vivre et à rêver. Il faut nourrir d’un regard les anges dans les vitres, le caillou de la soif dans un verre brisé.

Un Ulysse à moto ne cesse d’odysser, prenant les pétarades pour le chant des sirènes. Les bouts de fil qui dépassent mènent à l’entrée d’un labyrinthe. Une source de vie est cachée sous les morts. Les arbres s’en nourrissent pour habiller les branches. L’univers est un livre que dévorent ses pages. Quand la sève en dormance rêve d’un nid d’oiseau, les racines sous terre continuent de veiller. Le chien fou de l’espoir trébuche quelque fois. Il faut le relever d’une caresse d’enfant. Un grimoire d’éclairs accompagne l’orage. Je suis ce que j’écris, un ciel rameutant ses nuages, un poème encore vert, une patte d’oiseau signant le paysage, la syllabe au long cou dépassant de la phrase.

Les hommes de paille brûlent au contact d’une âme. Je suis ce que je dis, le songe des abeilles, la pulpe des voyelles. Sur le livre des blés, le vent tourne les pages. Je forme avec les mots des palais de Gaudi, des toiles d’araignée, des casse-têtes chinois. La poche trouée d’un gueux cache des hologrammes, des épreuves de fleurs que la chaleur développe. Au fond du quartz aveugle, la graine minérale est devenue la sève. Une pierre fendue couve une langue d’herbes. Le monde est une page repliée sur elle-même. Il faut la déplier pour entrevoir le reste.

Les pas tissent les routes. Les mots déchiffrent le silence dans le calligramme des fleurs. Les mains trament la vie dans les mailles du monde. Je me recueille goutte à goutte dans la prière de la pluie. L’oreille sur son cœur, j’écoute l’oxygène respirer l’inconnu. J’arrache les rideaux sur la splendeur du monde. J’en tire des oiseaux, des ailes de rosée, des petits chats de feu s’étirant sur la cendre, des brouillards d’hiver en forme de chevreuils. Les feuilles sur le sol tissent un tapis volant. J’habite chaque insecte, la chair des scabieuses, la plume de l’effraie, la pomme rouge de Mars et tout ce ciel avide où meurent les étoiles pour éclairer la terre.

L’imperfection du monde rend les arbres plus beaux. Les mains tripotant l’or ignorent la caresse. La canne blanche des mots tisonne l’inconnu. Je parle pour l’abeille qui butine le fer, le pain qui n’arrive pas aux lèvres, les oiseaux privés d’air. Les arbres en hiver gardent leurs feuilles en tête. Je parle pour les mouches qui se cognent aux vitres, la musique sans notes, la main sans gestes, la voix sans mots, le corps qui s’efface dans l’invisible neige. Je ranime le feu dans les mains pleins de cendres. Je vous demande d’aimer et de vivre un peu plus.

19 avril 2006


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