agonia english v3 |
Agonia.Net | Policy | Mission | Contact | Participate | ||||
Article Communities Contest Essay Multimedia Personals Poetry Press Prose _QUOTE Screenplay Special | ||||||
|
||||||
agonia Recommended Reading
■ No risks
Romanian Spell-Checker Contact |
- - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-11-24 | [This text should be read in francais] |
Tire pas sur ma laisse!
Quand je suis arrivée chez mes maîtres, ils m'ont appelé Amarante, mais très vite tout le monde m'a surnommé ' Pépette'. Je mène une vie paisible, au chaud et bien nourrie. En somme, on peut dire que je fais partie des 'planqués'. Donc, il y a trois ans je suis atterri chez les 'Chotard', une famille de retraités, des gens bien sous tous rapports. J'ai pas à me plaindre, je passe mes journées à la maison, je grignote des os en peau de buffle, je me vautre sur le canapé ou sur les genoux de ma maîtresse. Mon Maître, le père Chotard, me sort tous les jours et par n'importe quel temps. On fait de grandes balades ensemble dans les rues de la ville. Chaque début d'après-midi, j'attends l'heure de ma promenade avec impatience, c'est incroyable tout ce qu'il y a à voir et surtout à renifler dans cette ville. Quand je suis arrivée chez les Chotard, j'étais toute petite, pas plus grosse que cet animal idiot qu'on appelle 'cochon d'Inde'. Comme beaucoup de jeunes chiens, je faisais plein de tours. Je me souviens que j'avais un penchant pour les rideaux, surtout ceux du salon. Ah! Comme je les aimais les rideaux de la mère Chotard! Que de bons souvenirs ils me rappellent. Je sautais de toute la force de mes petites pattes et m'agrippais au voilage qui cédait dans un bruit de déchirure. Et vlan! Je me retrouvais à terre sur la moquette; la mère Chotard arrivait en catastrophe, levait les bras au ciel pour ses rideaux et me prenait dans ses mains pour s'assurer que je n'avais rien de cassé. Je faisais des pipis partout, même sur le beau tapis que les Chotard avaient ramené d'un voyage au Maroc. Une fois, je me suis fait drôlement crier, j'avais déchiqueté le coussin qui venait de mamie Chotard. Je pouvais pas savoir, moi, il était horrible ce coussin. Mais maintenant, je suis raisonnable, je ne fais plus de bêtise, normal, à trois ans! L'autre jour, il m'est arrivé une drôle d'aventure avec mon Maître, je vais vous la raconter. Comme tous les après-midi, je faisais ma promenade avec le père Chotard. Nous étions un peu à l'écart de la ville, dans un chemin de terre bordé par une haie de thuyas, quand soudain je sens une odeur intéressante sous la haie. Je commence à fouiner, le père Chotard tire un coup sur ma laisse, mais je résiste et gratte de mes pattes avant. Curieux de voir ce qui m'intéressait autant, mon Maître s'avance vers moi et se penche sous la haie. --- Bon Dieu, mais c'est un portefeuille! Ben merde! Dit le père Chotard. Je lève la tête pour voir, ça m'intéresse aussi, c'est quand même moi qui l'ai trouvé ce portefeuille! Je vois mon maître qui l'ouvre, en sort des billets et commence à compte: 20, 50, 100, 200... ---Deux cents euros! Tu te rends compte Pépette, on a trouvé 200 euros! Ah t'es une brave bête, mais t'en fais pas, t'aura ta récompense aussi! Oui, cause toujours, il dit ça, mais ça sera comme d'habitude, il oubliera. Promesse d'ivrogne tout ça! N'empêche qu'il est passionné le père Chotard, je l'ai rarement vu comme ça, il compte et recompte ses billets. Si je pouvais parler, je lui dirais: « c'est pas la peine que tu les comptes dix fois, y en aura pas plus »! Je l'ai rarement vu comme ça, comme s'il avait gagné l'euromillion! Le père Chotard met le portefeuille dans la poche de sa veste, et on retourne en passant par le centre-ville. C'est là que je l'attends, je veux parler de sa fameuse 'récompense'! En effet, nous passons toujours devant une confiserie dont une partie de l'étalage s'avance sur le trottoir. J'aime bien passer là , je récupère toujours des miettes de gâteau ou de confiseries à terre. Le père Chotard passe devant sans ralentir, mais moi je tire sur ma laisse et fais entendre un petit jappement plaintif. --- Ah pour ça, t'as une bonne mémoire Pépette! Dit-il, bon d'accord, comme on dit, chose promise... Et il achète une grosse tablette de chocolat! Celle à deux euros. Oui! et au lait en plus! Je m'en lèche déjà les babines. Il la fourre dans sa poche et nous marchons encore un peu. Comme nous arrivons au banc de bois, mon Maître décide de faire une pause. Il sort la plaque de chocolat, en casse un carré, me le donne et repose négligemment la tablette sur le banc. Puis, il sort son portefeuille, l'ouvre avec précaution et recompte les billets. Le voyant bien occupé, son nez caressant les billets chiffonnés, j'attrape discrètement la plaquette de chocolat, arrache le papier avec précaution et... bon sang que c'est bon ! Quel régal! C'est tellement bon que je ne pense même pas à m'arrêter. Je liquide toute la plaquette en quelques minutes. Le père Chotard à refermé le portefeuille et reste immobile, la tête perdue dans les nuages. Il pense à ses sous. Il regarde sa montre, se tourne vers moi et fronce les sourcils en voyant le papier de chocolat à terre. --- Ben, ¨Pépette! T'as quand même pas mangé toute la tablette? Dit-il. Moi, je ne dis rien, je baisse la tête et me frotte tout contre lui. Mais aujourd'hui, la chance est avec moi, mon Maître est d'excellente humeur. Le chemin du retour me semble long, je me sens comme 'barbouillé' et ma tête devient de plus en plus lourde. Je ne fais rien voir, mais faut l'admettre, j'ai exagéré sur le chocolat. --- T'as été longtemps! Dit la mère Chotard. --- Oui, il faisait beau, alors on en a profité, dit le père Chotard. Je m'attendais à ce que mon Maître raconte notre aventure à la mère Chotard, mais rien, pas la moindre allusion à ma découverte. J'en suis même vexée, ah le goujat. Mais j'ai compris, le père Chotard veut garder tout pour lui, alors évidemment, se taire et la meilleure décision. Oh! Mais qu'est-ce qu'il se passe, je me sens vraiment mal! Dans ma tête, ça tape comme un tambour...Et vlan! Voilà que je vomis sur le carrelage de la cuisine. La Mère Chotard arrive en catastrophe, suivie de son mari. --- Ma Pépette! Qu'est-ce qui t'arrive ma p'tite puce! T'as vomi tout marron! C'est pas bon signe ça, faut aller chez le vétérinaire. Et elle a rien mangé en route? --- Oh non! Répond hypocritement le père Chotard, rien du tout. La suite est cocasse, ils m'ont emmené d'urgence chez le véto qui m'a fait la total : radio, prise de sang, piqûres, cachets. Tout ça pour une simple crise de foie. Oui, mais le père Chotard, il pouvait rien dire. En tout cas, la facture du véto, il est pas près de l'oublier le père Chotard: cent quatre-vingt-dix-huit euros exactement. Si je compte bien, avec deux euros pour la tablette de chocolat, ça fait tout juste deux cents euros! Bah! Il y aura des jours meilleurs. BOKAY Retrouvez mes écrits : http://bokay.over-blog.org/ |
index
|
||||||||
Home of Literature, Poetry and Culture. Write and enjoy articles, essays, prose, classic poetry and contests. | |||||||||
Reproduction of any materials without our permission is strictly prohibited.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net
E-mail | Privacy and publication policy