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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-07-04 | [This text should be read in francais] | Submited by Adriana Gheorghiu
Il y a bien longtemps, avant que les hommes nâarrivent dans le pays, les arbres Ă©taient capables de parler. Le bruissement de leurs feuilles Ă©tait leur langage calme et reposant. Lorsquâils agitaient leurs branches en tous sens dans le vent violent, leurs paroles Ă©taient des discours pleins de courage ou remplis de peur.
La forĂȘt Ă©tait peuplĂ©e dâune multitudes dâarbres de toutes sortes. LâĂ©rable laissait couler sa sĂšve sucrĂ©e pour les oiseaux assoiffĂ©s. Un grand nombre dâoiseaux nichaient dans ses branches. Les merles venaient dĂ©poser leurs petits Ćufs bleus dans des nids bien installĂ©s. LâĂ©rable les protĂ©geait du vent et de la pluie, toujours prĂȘt Ă rendre service. Il Ă©tait respectĂ© aux alentours. Pas bien loin de lui, un orme Ă©levait ses longues branches vers le ciel. Lâorme aimait le soleil et chacune de ses branches sâĂ©lançaient vers ses rayons. Les orioles, des oiseaux ressemblant aux rouges-gorge mais en plus petit construisaient leurs nids-balançoires dans sa ramure sachant qu'ils se trouvaient Ă l'abri dans les hauteurs. Plus loin encore, le thuya offrait durant lâhiver lâhĂ©bergement Ă des familles entiĂšres d'oiseaux. Lorsque le froid faisait rage, le thuya refermait ses Ă©paisses branches sur eux et les gardait bien au chaud. Les oiseaux Ă©taient si confortablement installĂ©s qu'ils mettaient du temps, le printemps venu, Ă quitter leurs logis dans le thuya. Le bouleau se tenait Ă peu de distance. Il Ă©tait mince et Ă©lĂ©gant et son Ă©corce douce et blanche le distinguait des autres. Ses bras souples et gracieux s'agitaient Ă la moindre brise. Au printemps, ses feuilles vert tendre Ă©taient si fines qu'elles laissaient passer la lumiĂšre du soleil au travers. Quand les hommes arrivĂšrent dans ces lieux, ils se servirent de l'Ă©corce du bouleau pour fabriquer des canots, des maisons et mĂȘme les rĂ©cipients dans lesquels ils cuisaient leurs aliments. Mais il arriva un jour que le bouleau, Ă cause de sa beautĂ©, se mit Ă mĂ©priser tout le monde. Le grand pin Ă©tait le roi de la forĂȘt. C'est Ă lui que chaque arbre devait faire un salut en courbant la tĂȘte un peu comme on maniÂŹfeste son obĂ©issance au roi. Et ce roi Ă©tait le plus grand, le plus majestueux, le plus droit de tous les arbres de la forĂȘt. En plus de sa taille, sa magnifique vĂȘture vert foncĂ© assurait son autoritĂ©. Un jour d'Ă©tĂ©, la forĂȘt resplendissait des parfums et des couÂŹleurs de milliers de fleurs et un Ă©clatant tapis de mousse recouvrait les coins ombragĂ©s du sol. Une quantitĂ© d'oiseaux, des gros, des petits, des bleus, des gris, des jaunes et des rouges, n'arrĂȘtaient pas de chanter. Les arbres bougeaient douÂŹcement et agitaient leurs feuilles qui Ă©taient des rires et des gais murmures de contentement. LâĂ©rable remarqua que le bouleau ne participait pas Ă cette rĂ©jouissance collective. - Es-tu malade, bouleau ? demanda le gentil Ă©rable. - Pas du tout, rĂ©pondit le bouleau en agitant ses branches de façon brusque. Je ne me suis jamais si bien senti. Mais pourÂŹquoi donc devrais-je me joindre Ă vous qui ĂȘtes si ordinaires ? LâĂ©rable, surpris de cette rĂ©ponse, se dit que le roi grand pin ne serait pas content d'entendre de telles paroles. Car la preÂŹmiĂšre tĂąche de Grand Pin Ă©tait de faire respecter l'harmonie parmi ses sujets. - Tais-toi ! dirent les arbres au bouleau. Si le grand pin t'entend... Tous les arbres Ă©taient trĂšs solidaires les uns des autres comme le sont les frĂšres et les sĆurs qui s'entraident. Seul, le bouleau refusait l'amitiĂ© de ses compagnons. Il se mit Ă agiter ses branches avec mĂ©pris et dĂ©clara : - Je me fiche bien du roi. Je suis le plus beau de tous les arbres de la forĂȘt et dorĂ©navant je refuserai de courber la tĂȘte pour le saluer ! Le grand pin, qui s'Ă©tait assoupi, s'Ă©veilla tout d'un coup en entendant son nom. Il secoua ses fines aiguilles pour les remettre en place et s'Ă©tira, s'Ă©tira en redressant son long corps. - Bouleau, que viens-tu de dire ? lança-t-il. Tous les arbres se mirent Ă trembler car ils se doutaient bien que la colĂšre grondait dans le cĆur du grand pin. Mais le bouleau ne semblait nullement craindre sa colĂšre. Il Ă©tala ses branches avec dĂ©dain, les agita dans un sens et dans l'autre et dit d'un ton hautain : - Je ne vais plus vous saluer, grand pin. Je suis le plus bel arbre de la forĂȘt, plus beau que tous les autres, plus beau mĂȘme que vous ! Le grand pin se fĂącha. Ses bras se mirent Ă s'agiter bruyamment. Et tous les arbres attendirent dans le plus grand silence la suite des Ă©vĂ©nements. - Bouleau, lança le roi pin, tu es devenu vaniteux ! Je vais t'apprendre une leçon que tu n'oublieras jamais. Le grand pin se pencha en direction du bouleau et frappa sa tendre Ă©corce de toutes ses forces. Ses aiguilles lacĂ©rĂšrent la douce peau blanche du bouleau. Enfin, il dit : - Que tous apprennent par toi, bouleau, que lâorgueil et la vanitĂ© sont mauvais. Depuis ce jour, l'Ă©corce de Bouleau est marquĂ©e de fines cicaÂŹtrices noires. C'est le prix qu'il dut payer pour sa vanitĂ©. Tous les membres de sa famille, sans exception, ont gardĂ©, marquĂ©e dans leur peau, la trace de la colĂšre du roi grand pin. |
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