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Les quatre vivants (Roman inédit)
article [ Books ]
Frères de sang ou d'encre, c'est du pareil aux veines ...

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by [Reumond ]

2010-10-07  | [This text should be read in francais]    | 





«FRERES DE SANG OU D’ENCRE,C’EST DU PAREIL AUX VEINES!»
(Les quatre vivants – extraits)


Ce thème des « Quatre Vivants », tellement corrodé par les ans comme la pierre de Caen, et tant usé par de multiples interprétations plus ou moins ésotériques et apocalyptiques, est celui des quatre êtres vivants, représentés dans la vision du prophète Ezéchiel par quatre animaux ailés tirant le char de la vie, comme on tire une charrue ou un trait sur nos malheurs passés pour mieux respirer l’avenir.

L’origine de cette image semble remonter à la nuit des tempes blanches, des os fragmentés et des crissements d’ongles sur les murs des cavernes de notre préhistoire.

Saint Jean, dans son Apocalypse, reprend cette allégorie que les Pères de l'Église récupèreront plus tard pour en faire l'emblème des quatre Évangélistes : Le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'homme pour Matthieu et enfin l'aigle pour Jean.

Si ce roman est "apocalyptique" dans le sens ou il nous dévoile, c’est que l’apocalypse véritable, reste avant tout la révélation de notre véritable humanité, et cela peut effectivement passer par des épreuves, preuves que nous sommes bien des vivants en marche !

Par la porte de l’homme, on accède à la porte du ciel, car c’est de mémoire d’anges et de gargouilles la seule voix, celle du monde et de l’autre rencontré, qui semble nous conduire à l’unique voie de l’intériorité ; nulle autre porte ne peut conduire à l’humanité ou à quelque lieu ou Dieu que ce soit !

Tout est en nous, rien n'est en dehors ! Il n'y à rien d'autre que ce chemin pavé de rêves et de bonnes intentions, « L’enfer et le paradis semblent reliés par une ligne brisée ! » souligne d’un seul trait d’encre de chine, l’un des quatre personnages de notre aventure humaine.

Oui, la porte de l’homme est le chemin royal vers soi-même et donc vers le Tout Autre qui vit au-dedans de nous, en ce Royaume de la Rencontre, notrê propre Normandie intérieure.

« Les quatre vivants », c’est la belle histoire d’une rencontre qui se veut plurielle, là où l’on se rend parfaitement compte qu’il n’y a pas de hasard dans la vie. Pas de hasard, mais bien des Lazare qui guérissent ensemble leurs blessures d’amour, des lézards qui muent côte à côte sous la pluie normande et la lumière d’un soleil rouge à mûrir les pommes à cidre (...), un chemin d'évolution comme se forment les mains qui travaillent la terre et la terre que transforme les mains.

Pas de hasard, mais bien des cafards à laisser tranquilles, à préserver dans leur réserve, là où a lieu leur pleine métamorphose humaine. Les quatre vivants, se sont des regards qui changent, des croyances qui évoluent, des consciences qui s’ouvrent à l’amour et à cette seule et vraie réalité, l'altérité.

Pas de hasard, mais bien des personnes à part entière qui pardonnent et mettent au rancart leurs préjugés. Quatre bavards invétérés qui progressivement confessent leurs maux ; cherchent leurs propres mots et baissent les uns après les autres leurs boucliers et remparts caractériels respectifs, pour s’ouvrir davantage à l’amitié, partager leurs cafards aux heures de frustration, dire leurs rêves, tracer leurs désirs et brasser ensemble de l’espoir.

En un mot « Des Vivants », quatre lascars qui à l’image du lion, de l’aigle, du taureau et de l’homme de l'iconographie biblique, se laissent travailler par l’esprit, par la vie, la réalité et les événements, comme travaillent ensemble les quatre horizons, l’eau, le feu, la terre et l’air pour que jaillisse l’Homme à venir, comme œuvrent le temps sur la pierre, les mots au papier, les plantes au jardin et le pinceau au contact de la toile.

Quatre vivants, partageant au jour le jour les qualités de leurs défauts et les défauts de leurs qualités, pour se réaliser et devenir ensemble plus humains !

Une vieille ferme du début du XXe siècle, avec ses dépendances, ses ajouts bricolés de mains d’hommes et ses quelques ateliers où l’on peut écrire, peindre et tailler le bois et la pierre de Caen; dans un grand jardin odoriférant et coloré, au cœur de quelques prés bien verts enclos de haies et d’arbres en fleurs, plus ou moins plantés dans le paysage, quelques vaches pour honorer les lieux.

Le tout, transformé en gite fraternel dans l’esprit d’Auroville ; mais nous ne sommes pas en Inde, mais en plein bocage normand, à quelques sauts de Caen.

Quatre histoires, tressées d’ordre et de désordre, quatre destinées qui se cherchent, se trouvent, cheminent ensembles, vont l’une vers l’autre pour communier de nature, de traces et de culture.

Villers-Bocage, dans le calvados, ce n’est point là, cette capitale d’un Royal Conquérant tant attendue, ni un haut lieu spirituel ou artistique comme Lisieux ou Honfleur, et encore moins le nombril d’un Univers en pleine expansion, ce n’est rien d’autre qu’un petit village Normand, comme il en existe mille autres de par le monde, et pourtant ?

Dans ce panorama de bocages à perte de vue, un artisan, Pierre, un roc, arrière, arrière … petit-fils de Viking, dirait-on, tailleur de pierre, ça ne s’invente pas ! « Un tailleur sur mesure » dit-il, jamais à court de souffle, mais toujours à coups de verve et de burins.

(…)

Et puis il y a Jean, un vieux curé à la retraite, priant la vie d’être vie, dans sa poustinia, son officine d'herbes foulées, toujours pleines d’insolites formules récitées, chapelet en main, binette dans l’autre, avec la tendresse d’un père dans les yeux, pour raconter, en riant toujours, l’amour et l’espérance.

Jean, c’est le « spoutnik cathonormand » selon l’expression consacrée au calvados, que notre philologue associe, non sans se jouer de mots, au Spoutnik des Russes, le premier satellite artificiel de la Terre ; Spoutnik, traduisible par « fidèle compagnon de route », comme le fut l’Ange Raphaël avec le jeune Tobie. « Un poustinik des bocages », ni tout à fait curé, ni tout à fait starets, encore moins ermite, comme ceux que nous dépeignent les récits des pèlerins trop rustres.

Jean de Villers, une sorte de mystique atypique ; un vrai compagnon de fortune, ne vivant pas comme un reclus dans sa cabane (baptisée par lui-même : « mon Kérit », en référence au prophète Élie), mais passant son temps à distiller le plus précieux de la vie et de l’amour entre le laboratoire de son potager, ses ruches et l’oratoire de sa bibliothèque. Il est celui qui filtre les heures pour en garder le meilleur, comme on fait un bon café pour les amis, comme on plante et cultive de l’être à travers les chemins.

« Ma demeure, c’est ma poustinia », dit-il, mon dessert et mon désert intérieur ! Là où mon ciel et ma terre se rencontrent pour faire des êtres de lumière. »

Avec ça, tu vas nous faire réaliser des économies d’électricité ! rétorque Pierre avec tant d’estime dans la voix que la lumière incandescente tout autour d’eux, quand ils partagent ainsi, semble à chaque fois s’amplifier de plusieurs watts d’amour.

Il y a aussi Marc, l’artiste peintre, dessinateur et photographe ; Marc, ce timide, ce passionné « de calligraphie œcuménique » comme dit Jean, tout en le taquinant du bout de ses « bons »mots, avec des adjectifs qui sentent bons les fleurs de son jardin.
Qu’elle soit romaine comme mes salades, Chinoise comme mes choux à planter avec des baguettes, hébraïque ou arabe comme mes menthes parfumées, Marc prend toujours le même plaisir à tracer, à s’encrer sur tous les supports, comme un itinéraire, un chemin sinueux, qui serait celui des méandres de son propre chemin de vie.

Et puis, il y a Luc qui recommence pour l’unième fois le roman de sa vie ; Luc, le philologue au chômage, écrivain et poète à ses heures quand l’horloge ne s’arrête pas dans son fenil, quand l’encre manque autant que le désir, quand …,

Et enfin, il y a aussi de nombreuses femmes « de passage », car tout passe ! Et toutes les femmes sont des passeuses, c'est bien connu ! Des accoucheuses d’hommes, des maîtresses « spirituelles » comme dit Jean, des compagnes et des accompagnatrices, tout à la fois. Catherine, Éliane, Justine, Florence, Josiane et les autres, des bonnes de curé, des bonnes affaires de cœur, des voisines, des sœurs, des mères attentives, des amies fidèles, des muses aux mains de fées, des infirmières pleines de passion ou de compassion, rien que des beaux cadeaux de la vie !

Des femmes pour accompagner ces quatre destinés, ces quatre hommes qui ne travaillent pas au sens où l’entend la société, oui, « quatre parasites assis sur le tronc d’un pommier » comme le dit Luc avec moquerie, ce faiseur de beaux mots et de « Cidre bouché à la cire d’abeille », comme s’intitule son dernier recueil de poésie.

Quatre vivants qui vivent avec intensité ce que la vie leur a donné à partager et ce que le partage leur donne à vivre.

(…)

Marc, montrant son matériel de calligraphie et prenant la parole, dit en souriant :

- Nous sommes « les Quatre Princes » de la peinture chinoise ! Le bambou, c’est Pierre, solide, touffu, avec son corps fait pour la longévité, aucun vent ne semble pouvoir le briser ; l’orchidée, c’est Jean, dans sa quête de perfection et dans sa pureté spirituelle, telle l’eau qui coule au fond de notre jardin.

Luc, c’est le chrysanthème, tel un beau symbole d’amitié, de vérité et d'amour, parfois dédaigné souvent fragile comme les mots qu’il nous livre, des mots qui s’oublient, ne disent plus rien ou pas grand-chose, se perdent au fil des phrases, se taisent ou crient parfois plus fort que la marge !

Quant à moi, je pourrais être un prunus, dans la simplicité du trait, dans le geste peut-être, le mouvement de la branche qui va, sans savoir où; prunus malade jusqu'aux feuilles, dans mes difficultés de rendre vraie les couleurs de la vie, de peindre et de dépeindre des visions, qui s’en cesse m'échappent, me désertent ou me résistent !



Le mot latin vena, venae, qui a donné « veine » en français fait aussi référence à l’essentiel, au cœur ou au fond des choses, c’est la partie intime de l’être qui coule là en ses méandres bleutés. C’est la veine poétique qui porte le bateau, de marche en marge, poussé par le vent de l’inspiration, jusqu’en des contemplations illimitées : celle du priant, en oraison entre la sarriette et le serpolet, et l’attention de l’artiste tiré par le trait ; c’est encore l’inspiration de l’écrivain ou du sculpteur de pierre, car les veines sont avant tout symbole de vie, des liens noueux et méandreux portant l’esprit du corps à rencontrer l’esprit de l’autre , par l’esprit qui enfle les chairs aux veines gonflées d’efforts, ou de peines en veines, de sangs rouge vif aux filons des regards, des sangs de vermeil aux nervures des crispations, des ébats, des soupirs et des suées. Les veines de la pierre, des nerfs en strates vives ; les veines de la toile, des trames aux fils d’un temps entrecroisé d’espace ; les veines du papier, de la fibre le long des écritures, avec des grands traits d’union ou même de communion ! Et les veines de la prière où coule le sens de la vie, torrent à veines ouvertes !

Pierre, Jean, Luc et Marc, de veines en déveines, et de malchances en grâces, c’est le sang partagé comme l’encre se donne, frère de sang et d’encre c’est du pareil aux veines ! Les veines, c’est justement « ça » jusqu’au cœur plein des choses !


(…)

"Les quatre vivants" (extraits) Roman inédit


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