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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2023-10-31 | [Acest text ar trebui citit în francais] | La petite galerie Macadam de l’institut culturel roumain de Paris (situé rue de l’Exposition, à quelques pas du Champs de Mars et de la tour Eiffel) a accueilli ce mois l'exposition "Muses" de Iulia Schiopu, une peintre originaire de Brasov, dont je ne connaissais les œuvres que via la page Facebook à laquelle mon épouse est abonnée. L’exposition tenait en une salle unique décorée de petits bouquets de fleurs séchées (qui s’harmonisaient joliment à l’atmosphère des tableaux consacrés aux muses), ce qui permettait d’englober d’un regard l’ensemble des oeuvres exposées, sans cadre et au même petit format, comme une galerie de portraits envoûtants, à la fois mystérieux et d’une grande douceur. Il est dommage qu’Agonia ne permette pas d’insérer des photos ou des liens html dans le fil du texte afin de pouvoir présenter les tableaux autrement que par les mots de mon ressenti. Les tableaux sont des portraits féminins et symboliques, plein d’allégories et de symboles, proposant une variation moderne sur les représentations de la mythologie antique. Il émane des tableaux une forme de réalisme magique et onirique, où les choses peintes semblent être davantage que ce qu’elles représentent. La peinture acrylique est vaporeuse, joue avec des effets de transparence qui distille une certaine langueur dans le regard des muses, aux grands yeux d’enfants ou de poupées, qui semblent dévisager le spectateur avec un sourire étrange, à la fois doux et lointain, comme s’il exprimait une paix intérieure. Toutes sont vêtues d'habits fantastiques, robes richement brodées ou robes élégantes aux plis complexes, chapeaux énormes et fantasmagoriques, plein d’ouvertures et de trouées : muses de la musique en robe au col brodé portant un chapeau gramophone, jeune élégante en veston portant un chapeau haut de forme où s’ouvrent des portes et des fenêtres, jeune femme portant une robe à panier du 18ème siècle, mais transparente, qui efface ses jambes comme si elle n’était qu’un torse en suspens, muse antique au front couvert de lierre et à la longue robe translucide qui laisse deviner le paysage de collines derrière elle, visages surmontés, presque nimbés, d’une étrange substance à la fois solide et nuageuse qui semble tisser un lien avec la pénombre qui les environne comme un sfumato, etc. Même la signature du peintre est mystérieuse, esquissant la forme d’une serrure apposée sur la toile, comme si Iulia Schiopu attendait le regard du spectateur pour en déverrouiller les mystères.
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