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Extrait de \"Châteaux intérieurs\"
essay [ ]
Contre-mots, contremarches, monter toujours cet escalier qui n’a pas de fin en soi.

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by [Reumond ]

2009-08-04  | [This text should be read in francais]    | 





(…) Contre-mots, contremarches, monter toujours cet escalier qui n’a pas de fin en soi, il n’est qu’une seule marche avec quelques balustres jetés en paliers, plantés là sans prendre racine, une rampe pour soutenir la main, quelques paliers de repos pour reposer le pied au quartier des tournants ; une main courante qui n’arrête jamais le temps. C’est l’escalier en double hélice d’A.D.N., l’escalier des saints, l’échelle de Jacob.
Loin devant moi, le pilastre qui marque les étapes; loin derrière moi, la rampe au quai d’impossibles escaliers, paliers de papier où reposer les mots.
Dur, de monter sans voir le versant, à flanc de point de côté, dépasser l’enfant pour gravir l’homme, enjamber les épreuves pour avoir la preuve que l’escalier ne débouche pas sur le cauchemar, pour s’élever toujours si haut que chavire les cœurs.
Une porte-fenêtre, une fenêtre sans porte, c’est toujours une question d’embrassure. D’embrasser la vie de plain-pied, les marches s’usent et m’usent.
Lucarnes rampantes ou tabatières, c’est toujours une question de cœur ouvert, c’est toujours une question à cœur ouvert : vasistas ?
Qu'est-ce que c'est qu’un homme qui monte en haut de pléonasme en plaies aux mains, stigmates d’écriture ou de crucifixion ? C’est l’éternelle question posée à guichet fermé, au travers des murs épais, comme un brouillard aux murs qui respirent les années.
L’œil est un vantail qui s'ouvre comme une porte ou une fenêtre, à chaque étage, de prise de conscience en prise de courant, seuil ou entresol, de vieux parquets usés comme moquettes de néant. (…)

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