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Prêts à vous coucher, les enfants?
prose [ ]

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by [Clara-Emilia ]

2010-02-26  | [This text should be read in francais]  

Literary Translation - Translations of classic and original poetry and other materialsThis text is a follow-up  | 



Prêt à te coucher, Ian?


- Chut! Ian dort. Regardez! Il a encore les pantoufles aux pieds. Vous voulez que je vous aide à les lui enlever?
- Mais qui parle dans la chambre, si Ian dort
- C’est moi, la lettre O
- Comment ça? Ai-je bien entendu?
- Oui, la lettre O d’Octavian. Je suis ici sur la table de chevet, sur le livre de contes que vous avez laissé ouvert hier soir.
- Je me souviens du livre…Mais toi, qu’est ce que tu fais ici?
- Moi? Je fais une étude. Vous voyez tous ces livres sur le rayon de la bibliothèque? Tous ont dans leurs pages la lettre O.
- C’est bien normal. Sans elle, on ne pourrait ni parler ni écrire.
- Vous voyez, madame Gheo. C’est pour cela que je fais cette étude, c’est que je ne comprends pas une chose. Si vous savez que la lettre O, c’est-à-dire moi, je suis si importante, pourquoi m’avez-vous fait descendre du mot Octavian? Et je suis la première lettre du mot! Depuis que vous avez décidé dans la famille d’appeler Octavian, Ian, moi, je ne sais plus où j’en suis. Je feuillette sans arrêt ces livres et j’ai du mal à croire qu’en fait je suis une lettre si recherchée. Et que je fais partie de la catégorie des voyelles. Vous, le saviez-vous?
- Oui, je le savais.
- Moi, je ne savais pas que je suis une voyelle comme „a”, „e”, „i”, „u”. Et je me réjouis d’avoir fait leur connaissance. Comme cela, j’ai avec qui m’entretenir pendant la nuit. Le jour, il n’en est pas question, car nous sommes très occupées. Nous sommes dans tous les livres, les journaux, les cahiers et les paroles des hommes.
- Chère lettre O, pas un insatnt nous n’avons pensé te faire de la peine. Ian n’est qu’un petit nom tendre.
- Sachez que je suis même indignée. Je n’ai encore rien dit à Octavian, car il est petit et n’a pas appris à écrire et à lire. Mais jusqu’à ce qu’il aille à l’école – l’année prochaine, non? – je veux lire tous les livres de sa chambre, pour lui expliquer combien importante est la lettre O.
- Mais tu ne dois pas attendre que j’aille à l’école, chère lettre O. Tu peux m’expliquer dès mainetenant. Je ne sais pas comment j’ai fait pour m’endormir ainsi, soudainement. C’est peut-être à cause de la neige d’aujourd’hui.
- Oh, Octavian. J’espère que je ne t’ai pas réveillé avec mon bavardage. Je serais sincèrement, désolée.
- Non, pas du tout. D’abord je vous ai entendu comme dans un rêve…mais votre discussion me plaît.
- J’étais en train d’expliquer à ta mère que moi, la lettre O, je suis une lettre dont vous avez besoin du matin jusqu’au soir.Tu entends? Je suis déjà dans ces deux mots: jusqu’au et soir. Ensuite…
- Et dans le nom de mon jeu préféré „football”, tu es présente, chère lettre O.
- Et je suis même note musicale „do”, „re” – bon, je n’y suis pas - , mais dans „sol” je suis de nouveau.
- Tu es aussi dans le nom de ma camarade de la maternelle, Oana.
- Tu vois! Je suis partout. Plus je découvre de mots, plus je me rends compte que sans moi on ne peut écrire des histoires, des chansons…. Regarde! Or-ni-tho-rynque…
Et, chers enfants, je dois vous dire qu’en prononçant ce mot si compliqué, la lettre O a roulé et a manqué de tomber dans le panier pour les jouets.
- Mais comme il est difficile ce mot. J’ai failli rendre l’âme en le prononçant. Je l’ai trouvé dans le livre vert sur l’étagère près de la fenêtre.
- Dans l’Encyclopédie. On voit bien que tu as étudié beaucoup, chère lettre O. Et voilà! Pour récompense, nous promettons que dès demain nous appellerons Ian Octavian
- Je vous remercie, madame Gheo. Maitenanat je peux aller tranquillement au lit.
- Bonne nuit, Octavian!

Mais, chers enfants, vous devez savoir que le lendemain, l’oncle Toma est venu nous rendre visite, et comme il n’était pas au courant des mésaventures de la lettre O, dès qu’il mit le pied dans la maison, il se mit à crier:
- Ian! Ian! Où es-tu?
Et à nous d’entendre la lettre O dire indignée:

- Et mainetenat je dois convaincre l’oncle Toma aussi que son neveu s’appelle Octavian.



Prête à te coucher, Emilia?


- Attendez, n’allez pas vous couchez! Je veux vous raconter ce qui m’est arrivé aujourd’hui.
- C’est toi, le signet? Je t’ai cherché toute la soirée. Où as-tu été? Bien sûr, nous sommes impatients de savoir ce qui t’est arrivé.
C’était vers midi, quand tu as été appelé à table. En hâte, tu as laissé le livre ouvert, et j’ai glissé sur le bureau. Je ne sais pas si tu te souviens, Emilia, mais quand tu es parti, le vent avait commencé à souffler. Et le rideau, poussé par le vent, m’a soulevé et, doucement, m’a déposé sur le rebord de la fenêtre, d’où j’ai été porté jusqu’à la fenêtre de la maison voisine. Une fois là, je me suis dit que je devais apprendre à marcher seul sinon le vent pourrait me porter qui sait où. Tu sais comme moi que le vent parcourt le monde de long en large, et que ce n’est pas de moi qu’il doit se préoccuper. Ainsi ai-je fait un effort et, par la fenêtre ouverte, je suis entré dans la chambre de la maison voisine.
Là, j’ai essayé de trouver un livre entre les pages duquel je puisse reprendre haleine. Je me suis donc dirigé vers une étagère où il y a avait deux livres, lesquels, dès qu’ils m’ont vu, se sont mis à m’apostropher.
- Mais qu’est-ce que tu fais ici, le signet? Tu ne sais pas que notre maîtresse n’a pas besoin de toi? Nous attendons ici depuis deux ans, et personne n’est venu une seule fois nous ouvrir.
- Comment ça? Vous voulez dire que votre maîtresse ne lit pas? Est-ce possible? C’est quelque chose de nouveau pour moi. J’en parlerai à ma maîtresse. Nous trouverons peut-être une solution.
- J’allais oublier? Comment vous appelez-vous?
- Moi, je m’appelle „Heidi”.
- Et moi, je m’appelle „Negruþ”.
- Bien sûr, je sais de vous de ma maîtresse. Heidi est une très bonne fille et Negruþ est un poney…. Mais maintenant je suis pressée…
- Bien alors, bon voyage
Mais au moment de rentrer à la maison, le vent se’est levé à nouveau et me voilà transporté à la fenêtre d’un petit garçon. Là, pour dire vrai, j’ai été un peu effrayé. C’était un tel bruit! Et comme je voulais entrer dans la chambre, me voilà pris par le pompon
- Mais qu’est ce que tu fais ici, le signet? Tu t’es trompé de chemin, je pense, car mes cassettes n’ont pas besoin de toi, me rit au nez un petit garçon d’environ huit ans, qui mâchait tout le temps quelque chose.
- Tu n’as pas de livres? Toi, non plus tu ne lis pas?
Le garçon s’est mis à rire si fort que son étreinte s’est relâchée et je suis tombé parmi les parterres de fleurs qu’une grand-mère soignait. Dès qu’elle m’a vu, elle m’a épousseté et m’a regardé longuement.
- Tu dois être un signet. Je suis contente de t’avoir rencontré. Tu es même un signet très mignon.. Quel pompon tu as! Viens avec moi dans la maison, ainsi je convaincrai peut-être ma petite-fille à lire des contes dans les livres et non seulement sur l’ordinateur
- Ta petite-fille non plus ne lit pas? lui demandai-je.
- Si, mais uniquement sur l’ordinateur et ce n’est pas très bien
- Cela veut dire que je dois parler à ma maîtresse de ta petite-fille aussi comme je dois lui parler du petit garçon qui ne lit pas du tout et de…
Et comme la grand-mère me tenait par le pompon, un nouveau coup de vent m’a ramené ici, sous la fenêtre de notre maison.
- Ėcoute, Emilia? Que dirais-tu de rendre visite aux enfants que je viens de rencontrer pour leur dire combien les livres peuvent être beaux… et que nous, les signets, nous pouvons leur être utiles. C’est-à-dire leur tenir compagnie, car tu as entendu, j’espère, ce que la grand-mère avait dit de moi”: que je suis très mignon.
- Mais elle avait tout à fait raison, le signet.
Bonne nuit, Emilia!




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