Dédicace:
Mon Dieu, accepte ce livre comme une prière dédiée à l'âme de mon père, en signe de gratitude pour sa sollicitude et ses conseils.

Avant-propos.
La maison, c'est l'espace de l'enfance. Le reste… un voyage.
L'impuissance et la faiblesse se trouvent à l'origine de l'envie et de la souffrance.
En désirant peu, tu obtiendras tout.
La richesse de l'homme se trouve en lui-même, et non à l'extérieur de soi.
Ce qui est en trop pour toi, ne l'éparpille pas! Sois généreux, fais un don!


1.On dirait que l'homme aime à tout âge. Mais, l'amour doit trouver un objet. Voir les objets qu'il aime, l'homme découvre son essence. Ces objets déterminent la trajectoire de l'homme en cours de transformation. Le temps n'est plus un sablier qui laisse couler son sable (les petits moments). Mon père disait souvent: Dieu te donne la vie, te fait grandir, te comble de désirs, de regrets, de bonheur et de souffrance, de colère et de miséricorde. Pourtant, tu n'es ni cet écolier-là, ni cet époux-ci, ni cet athlète-là, ni ce mathématicien-ci. Tu es celui qui parachève. En plus, il me disait - ne force pas les choses qui vont de soi. Si tu veux arriver au bout d'un chemin, ne change pas ce chemin-là. En regardant en arrière, tu verras souvent ton avenir. Ne sois pas caustique avec celui qui blesse facilement. Tu pourrais le blesser profondément, plus douloureusement que sa propre faute. C'est facile de verser ta colère, mais c'est douloureux quand tu vois quelles sont les conséquences. La colère assombrit ton esprit et bloque ton raisonnement. Dans ces moments-là, protège-toi contre les paroles qui blessent facilement et surtout contre les faits. Le regret n'aide en rien s'il n'est pas suivi par la résolution et la volonté. Il ne suffit pas d'avoir le propos d'une chose, mais il faut aussi l'imposer pour l'accomplir. Quand j'occupais le temps des enfants avec l'entraînement à la natation, mon père me disait: l'enfance est la période pour se préparer à la vie, mais aussi à la fantaisie et au jeu. Priver l'enfant de son jeu veut dire le priver de sa fantaisie. Le priver de sa fantaisie, signifie de le préparer à travailler comme un automate. Et les automates sont privés non seulement de fantaisie, mais aussi de sentiments.


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note: traduit du roumain d'après le début du "Voiajul" (Le Voyage) de Ioan Mircea Popovici - livre paru chez Muntenia, 1994